Dans une interview accordée à LCN, le Dr. Réjean Thomas, qui se dévoue à la cause depuis près de 40 ans, a soulevé les enjeux complexes liés au VIH-sida, mais qui existent encore aujourd’hui. 1- L’épidémie continue de faire des ravages « Il y a 5 000 jeunes filles âgées de 15 à 24 ans qui sont infectées chaque semaine en Afrique subsaharienne. […] Le sida tue 60 000 personnes chaque mois dans le monde », explique le Dr Thomas. 2- Désinvestissement dans la lutte contre la maladie Ralentie par la pandémie de COVID-19, entre autres, l’épidémie se poursuit sans relâche. « Nous pensions éliminer le sida d’ici 2030, mais cela ne semble pas être le cas, malgré les outils dont nous disposons pour le faire. [la prep, les médicaments, trithérapie, etc]. Le Dr Thomas parle d’un manque de volonté politique. 3- La vérification est toujours complète [trop] en retard « 60 % des personnes qui se font dépister pour le sida n’ont jamais subi de test auparavant. Nous avons donc 10 à 15 % de personnes qui ne savent pas qu’elles ont le VIH. » Le dépistage du VIH devrait être fait régulièrement, la population devrait être mieux informée et le sujet devrait être davantage abordé dans les écoles. 4- La recherche sur le sida a aidé les vaccins COVID Des vaccins contre le COVID ont été créés grâce à la recherche sur le VIH-SIDA. « Après 40 ans de recherche, nous n’avons toujours pas de vaccin contre le VIH-SIDA, mais nous en avons assez contre le COVID. Espérons que la recherche sur le COVID aidera la recherche sur le sida. […] Ce sont des virus très différents. Le VIH s’infiltre dans le système immunitaire et le détruit. Nous nous demandons si nous ne pourrions pas avoir des vaccins qui pourraient régler le système immunitaire de chaque personne pour se défendre sans médicaments. 5- Le VIH mute 1000 fois par jour ! « Cela rend difficile l’accès à un vaccin, à un traitement. Le virus se cachera dans tous les réservoirs. Une fois que la personne arrête tous ses antiviraux, quelques jours plus tard, le virus prend le relais. 6- 10 à 15% des patients au Québec arrêtent leur médication « Le prix des médicaments n’est pas élevé parce que nous avons un bon système d’assurance maladie, mais pendant le COVID, les gens ont perdu leur assurance, ont arrêté leur traitement. C’est un traitement qui devrait être gratuit, c’est à Vancouver, ce ne serait pas si cher. Environ 17 000 personnes sont traitées au Québec », conclut le Dr Thomas. Regardez son interview complète dans la vidéo ci-dessus.