• Lire aussi : Gaza : les chefs “militaires” du Jihad islamique “neutralisés” • Lire aussi : Violences à Gaza : le bilan s’élève à 24 morts, dont six enfants • Lire aussi : Raids à Gaza : réactions internationales Le Jihad islamique a déclaré avoir tiré des roquettes sur Jérusalem pour la première fois depuis le début des hostilités vendredi. Selon l’armée, jusqu’à 97 % des missiles tirés depuis Gaza ont été interceptés par le bouclier antimissile israélien. L’Etat hébreu, qui dit avoir lancé une “frappe préventive” visant le Jihad islamique, a affirmé avoir tué des militants et “neutralisé” les dirigeants du groupe, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne. Les principaux chefs militaires du mouvement à Gaza, Tayssir Al-Jabari et Khaled Mansour, ont été tués dans les frappes israéliennes, selon l’armée, un communiqué confirmé par le Jihad islamique. Des sirènes d’alerte ont retenti dans la matinée dans la région de Jérusalem, selon l’armée israélienne, tandis que des journalistes de l’AFP entendaient de courtes explosions au loin. La fusillade survient alors que des centaines d’Israéliens se rassemblent dans la vieille ville pour une fête juive, faisant craindre la violence alors que les nationalistes descendent sur l’esplanade des mosquées, également connue sous le nom de mont du Temple. Cette section est située à Jérusalem-Est, une zone occupée et annexée par Israël. Le Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza qui n’a pour l’instant pas pris part à l’affrontement avec Israël, a averti que ces « incursions » israéliennes pourraient conduire à une situation « incontrôlable ». Samedi, des sirènes d’avertissement ont retenti près de la métropole de Tel-Aviv, et le Jihad islamique a confirmé avoir tiré “un grand barrage de roquettes” dans cette direction. Ce nouvel affrontement est le pire entre l’État juif et des groupes armés à Gaza depuis la guerre de mai 2021, qui a fait 260 morts en onze jours côté palestinien, dont des militants, et 14 morts en Israël, dont un militaire, selon les autorités locales. . Selon le ministère de la Santé de Gaza, 31 personnes, dont six enfants, sont mortes et 253 ont été blessées depuis vendredi dans l’enclave sous blocus israélien. Les autorités israéliennes contestent cette évaluation et affirment que des enfants palestiniens ont été tués samedi par une attaque à la roquette ratée du Jihad islamique contre Israël. Le Premier ministre israélien Yair Lapid a déclaré que l’opération à Gaza se poursuivrait “aussi longtemps que nécessaire”, qualifiant la frappe qui a tué Khaled Mansour d’”excellent résultat”. Cette frappe à Rafah (sud) a fait huit morts, selon le ministère de l’Intérieur de Gaza. L’armée israélienne se prépare à “une semaine” de raids sur une terre de 2,3 millions d’habitants, tandis que le Jihad islamique a assuré samedi que “la bataille ne fait que commencer”. L’arrestation d’un leader du groupe en Cisjordanie lundi dernier a conduit à ce nouveau cycle de violence. Les autorités israéliennes, disant craindre des représailles, ont effectué les premières frappes vendredi à Gaza, où le Jihad islamique est retranché. Samedi et dimanche, les forces de sécurité israéliennes ont également arrêté une quarantaine de membres du groupe islamiste en Cisjordanie, territoire palestinien détenu par l’Etat hébreu depuis 1967. L’Égypte, intermédiaire historique entre Israël et les groupes armés à Gaza, tente de négocier un accord entre les parties. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi a déclaré samedi qu’il travaillait “sans relâche” pour rétablir le calme, mais sur le terrain les échanges de tirs se sont poursuivis jusqu’aux premières heures de dimanche, selon des journalistes de l’AFP à Gaza. Les hostilités ont déjà privé Gaza, une petite bande de terre coincée entre l’Égypte, la Méditerranée et Israël, de sa seule centrale électrique. Cela a cessé de fonctionner en raison de pénuries de carburant, car l’État juif a fermé les points de passage frontaliers avec Gaza ces derniers jours, coupant ainsi les livraisons de diesel. Les coupures de courant, déjà courantes dans l’enclave, se sont multipliées depuis, a constaté un journaliste de l’AFP. Depuis 2007, Israël impose un blocus strict à Gaza, une minuscule enclave en proie à la pauvreté et au chômage. En 2019, la mort d’un commandant du Jihad islamique dans une opération israélienne avait déclenché plusieurs jours d’échanges de tirs meurtriers entre le groupe armé et Israël. Le Hamas, qui a combattu l’État juif dans plusieurs guerres depuis sa prise de pouvoir en 2007, avait gardé ses distances avec le conflit.