Personnel et patients appellent à un rassemblement mardi 19 avril devant la fondation de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), ancrée au nord-est de la capitale. L’agence ne pourra plus fonctionner “dans un délai très court”, préviennent-ils dans une lettre aux candidats à la présidentielle. La raison : le manque d’infirmières de nuit.
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Au 1er juin, la liste des gardes n’a pas été enregistrée, selon les médecins du service. Il est donc impossible d’assurer la permanence et la sécurité des soins. Depuis septembre, l’équipe high-tech du service de nuit est décimée : il reste deux infirmiers, au lieu des douze requis – et l’un d’entre eux part cet été. Ainsi, ce sont les soignants de l’équipe de jour, elle-même pleinement, qui se relaient la nuit, avec le recours croissant à des intérimaires.
“A la longue, ça devient difficile de changer de rythme, aussi bien physiquement que socialement”, explique Jordan Le Solliec, 29 ans, infirmier de nuit à partir de janvier qui reprendra le travail quotidiennement en mai. On reste, mais on sait qu’à la longue, ça ne marchera pas, les gens sont épuisés, ils partiront… La situation est vraiment triste, surtout pour les patients. »
“Au bord d’une ligne rouge”
Il est impératif que “la souffrance du travail de nuit soit reconnue et significativement renforcée”, écrivent les signataires de la lettre d’avertissement aux candidats, dénonçant le niveau dérisoire qui est appliqué aujourd’hui, avec une indemnité de 9,63 euros brut par nuit. “Les pouvoirs publics doivent donner à l’hôpital les moyens d’assurer sa mission”, disent-ils.
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“On sent qu’on arrive au bord d’une ligne rouge, la qualité des soins se dégrade”, explique l’hématologue Marion Malphettes. Le médecin de Saint-Louis commence à devoir refuser des patients ou reporter des chimiothérapies, alors que le service, qui reçoit mille patients par an, ne compte plus que quatorze lits depuis l’été, contre vingt-trois auparavant. “Tous les services sont touchés, des lits sont fermés partout”, poursuit l’hématologue.
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