Le cyclisme a connu de belles stratégies. Ces grands déplacements sont prévus le matin au petit déjeuner, lorsque le directeur sportif s’imagine en Napoléon devant le plateau de Prajen, avant de livrer bataille à Austerlitz. Souvent, ces œuvres brisent le mur de la réalité, celui de la race, la supériorité des adversaires. Sauf si vous vous appelez Annemiek van Vleuten. La Néerlandaise de 39 ans savait où, quand et comment elle gagnerait ce premier Tour de France féminin. A savoir du pied du Petit Ballon, samedi, et avec la charge de l’épée dans le filet. Peu importe les 80 kilomètres, peu importe ses concurrents, elle s’était donné rendez-vous. Et le capitaine de l’équipe Movistar est exactement ce qu’il faut. Revivez la dernière étape : la Néerlandaise Annemiek van Vleuten remporte le Tour de France féminin
Aude Biannic peut en témoigner. La Française qualifie son patron d’exigeant et de méthodique : « Elle est très carrée. Quand il dit qu’il va attaquer là-bas, il suit le plan à la lettre. Je devais le jeter aux pieds et je n’avais aucun intérêt à le rater », avoue le Breton. Elle devant, les autres loin derrière. Van Vleuten a stupéfié un concours habitué à la réalisation. “On savait ce qu’elle allait faire, on a essayé de la suivre, mais elle est très forte”, résume sa compatriote Pauliena Rooijakkers (Canyon-SRAM Racing). « Je voudrais être malade comme Annemiek van Vleuten ! Elle est vraiment impressionnante”, a poursuivi la Française Juliette Labous, brillante 4e mais loin (7min 28sec) d’une Van Vleuten bien remise de ses problèmes d’estomac des premiers jours. Lire aussi : Tour de France féminin : Annemiek van Vleuten seule sur son « autre planète »
La Néerlandaise a retrouvé l’appétit. Dimanche, elle s’est offert la super planche des Belles-Filles (Haute-Saône) en dessert sans supplément de chantilly, mais avec le départ Van Vleuten au pied de la montée. Le style est plus une question d’efficacité que de beauté stylistique. En danseuse sur son vélo, l’alpiniste se déhanche de droite à gauche et donne parfois l’impression de grimper avec un sac de ciment sur le dos. Mais le rythme des pétales est diabolique et étouffe toute tentative de s’accrocher à sa roue.

“Éliminer les kilos superflus des soirées”

A vrai dire, le succès du leader de Movistar n’étonne personne. Libérée de la compétition par Anna van der Breggen, l’autre “Néerlandaise de l’escalade” et jeune retraitée du peloton, l’ancienne footballeuse s’est imposée avec l’étiquette de favorite accrochée à son maillot, surtout après sa victoire au Tour d’Italie en juillet. A l’approche de la quarantaine (le 8 octobre), Van Vleuten affiche un palmarès cinq étoiles, dont deux titres de championne du monde, une médaille d’or olympique au contre-la-montre (Tokyo 2021), trois Giros et deux Tours des Flandres. Il vous reste 56,62% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.