Pour la première fois depuis cette nouvelle flambée de violences qui a débuté vendredi, des sirènes d’alerte ont retenti dans la métropole israélienne de Tel-Aviv en fin d’après-midi. Jusqu’à présent, ils ont été entendus dans des endroits proches de Gaza, d’où le Jihad islamique a tiré des roquettes en réponse aux frappes militaires israéliennes. La branche armée du groupe palestinien, les Brigades Al-Qods, a confirmé dans un bref communiqué avoir tiré « un large barrage de roquettes » sur les villes israéliennes de Tel-Aviv, Ashkelon, Ashdod et Sderot. Vendredi, ils ont affirmé avoir tiré plus de 100 roquettes en territoire israélien. “La bataille n’en est qu’à ses débuts”, a déclaré Mohammed Al-Hidi, un responsable du groupe, dans un communiqué de presse. Et ce après que des sources égyptiennes ont indiqué à l’AFP que Le Caire, intermédiaire historique entre Israël et les groupes armés de Gaza, tentait de mettre en place une médiation.

19 membres du Jihad islamique en Cisjordanie ont été arrêtés

Israël a annoncé samedi matin l’arrestation de 19 membres du Jihad islamique en Cisjordanie. Vingt personnes ont été arrêtées par des militaires et des agents des services de sécurité du Shin Bet, “dont 19 sont des membres liés à l’organisation terroriste palestinienne Jihad islamique”, a indiqué l’armée israélienne dans un communiqué. Il s’agit de la pire confrontation entre l’Etat juif et des groupes armés à Gaza depuis la guerre de 11 jours en mai 2021, qui a fait 260 morts côté palestinien, dont des combattants, et 14 morts en Israël, dont un soldat, selon des sources locales. les autorités. . Un porte-parole militaire a déclaré que l’armée “se préparait pour une opération d’une semaine” et “ne négocie pas actuellement un cessez-le-feu” après des informations selon lesquelles l’Egypte tentait d’établir une médiation pour calmer la situation dans l’enclave palestinienne où les échanges de tirs se poursuivent. « Israël a mené une opération antiterroriste coûteuse contre une menace immédiate », a déclaré vendredi à la télévision le Premier ministre israélien Yair Lapid. « Le Jihad islamique est un mandataire iranien qui veut détruire l’État d’Israël et tuer des Israéliens innocents. (…) Nous ferons tout ce qu’il faut pour défendre notre peuple”, a-t-il ajouté.

Plus de puissance par manque de carburant

Depuis 24 heures, Israël affirme viser des sites appartenant au Jihad islamique, dont 15 combattants ont été tués selon l’armée israélienne. Parmi eux, un commandant en chef du groupe, Tayssir Al-Jabari. Cette nouvelle escalade, la pire entre les deux ennemis depuis une guerre-éclair l’an dernier, a déjà privé la petite langue de terre coincée entre l’Egypte, la Méditerranée et Israël et ses 2,3 millions d’habitants de sa seule électricité centrale. Il a cessé (de fonctionner) en raison d’un manque de carburant, a annoncé samedi la compagnie d’électricité, après que l’État juif, qui a imposé un blocus à Gaza depuis 2007, a bouclé les passages frontaliers ces derniers jours. , coupant efficacement les livraisons de diesel. En raison des coupures de courant, les prochaines heures seront “critiques et difficiles”, a averti le ministère de la Santé à Gaza. La coordinatrice humanitaire de l’ONU (Ocha) dans les Territoires palestiniens, Lynne Hastings, a demandé que « le carburant, la nourriture et les fournitures médicales » soient autorisés dans l’enclave. Dans la ville de Gaza, les habitants sont chez eux toute la journée, constate un journaliste de l’AFP.

Paris “appelle toutes les parties à la retenue”

La France “a exprimé sa profonde préoccupation face à la poursuite de l’escalade à Gaza et regrette la perte de civils palestiniens. Il condamne les attaques à la roquette sur le sol israélien et réitère son engagement inconditionnel envers la sécurité d’Israël. La France appelle toutes les parties à faire preuve de retenue pour éviter toute nouvelle escalade dont les populations civiles seraient les premières victimes. » Paris a également rappelé “le droit des Israéliens comme des Palestiniens à vivre dans la paix, la dignité et la sécurité et la nécessité de restaurer un horizon politique en vue d’une paix juste et durable”. L’Union européenne surveille les violences dans la bande de Gaza avec une “vive inquiétude” et appelle toutes les parties à faire preuve d’une “retenue maximale” afin d’éviter une nouvelle escalade, a indiqué samedi le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. “Israël a le droit de protéger sa population civile, mais tout doit être fait pour éviter un conflit plus large, qui affectera principalement la population civile des deux côtés et entraînera de nouvelles victimes et davantage de souffrances”, a insisté Peter Stano. Gaza : suite aux récentes violences meurtrières dans et autour de la bande de Gaza, 🇪🇺 appelle à un maximum de retenue pour éviter une nouvelle escalade et de nouvelles victimes. Tout doit être fait pour éviter un conflit plus large avec plus de victimes et de souffrances parmi les civils des deux côtés. https://t.co/ZBayJnQTSC – Peter Stano (@ExtSpoxEU) 6 août 2022 De son côté, la Russie, par l’intermédiaire de son ministère des Affaires étrangères, s’est dite “profondément préoccupée” et a également appelé à une “retenue maximale”. “Nous observons avec une profonde préoccupation l’évolution des événements, qui pourraient conduire à la reprise d’une confrontation militaire à grande échelle et aggraver encore la situation humanitaire déjà déplorable à Gaza”, a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. “toutes les parties concernées doivent faire preuve d’un maximum de retenue.”

Téhéran : les Palestiniens “ne sont pas seuls”

Le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, a affirmé que les Palestiniens n’étaient « pas seuls » dans leur combat contre Israël. “Aujourd’hui, toutes les capacités du jihad contre les sionistes sont sur le terrain dans une formation unifiée pour œuvrer à la libération de Jérusalem et à la défense des droits des Palestiniens”, a déclaré le général, dont le pays est le principal soutien des Palestiniens. . Djihad islamique. Le président iranien Ebrahim Raisi, pour sa part, a estimé qu’Israël “montrait à nouveau au monde sa nature de conquérant et d’agresseur”.