Publié il y a 2 heures, Mis à jour il y a 2 heures La perte des liens sociaux et la confusion entre vie professionnelle et vie personnelle sont particulièrement mises en avant. nenetus / stock.adobe.com Depuis 2020, les Européens ont eu le temps de découvrir et d’assimiler cette façon de travailler. Maintenant, ils ont un regard plus nuancé sur ses avantages et ses inconvénients. Et si le télétravail n’était pas la panacée ? Deux ans après que l’épidémie a contraint des millions d’Européens à travailler à domicile, une forme de fatigue semble s’installer chez de nombreux Français, Allemands et Italiens. C’est ce que révèle une nouvelle étude menée dans ses trois pays par Allianz-Trade*, qui a interrogé plus de 3 000 salariés. Si les répondants continuent d’apprécier la réduction du temps de déplacement et la flexibilité de ce mode de travail, ils pointent la perte du lien social et la disparition des barrières entre travail et vie privée. Lire aussi Fanny Lederlin : “Télétravail : les jeunes pensent changer d’employeur comme on changerait de laiterie” Des handicaps qui n’empêchent pas le télétravail de continuer à progresser. Le nombre de répondants qui ont expliqué que leur travail « ne leur permet pas » de s’éloigner a diminué dans les trois pays (entre 2 et 6 %). Cependant, de grandes différences subsistent à ce niveau. Cette impossibilité de télétravail touche une minorité d’Allemands (41%) mais une majorité d’Italiens (51%) et de Français (54%).

Un système qui a ses limites

Cependant, le nombre de travailleurs qui souhaitent rester principalement à la maison stagne, voire diminue. C’est le cas dans le Rhin, où seulement un cinquième souhaite ce mode de fonctionnement (un quart de l’année précédente). En Italie, ce pourcentage reste stagnant autour de 15%, tandis qu’en France il augmente mais reste à un niveau inférieur (autour de 10%). Car si les avantages sont désormais connus, les salariés semblent de plus en plus conscients des limites du télétravail. Premièrement, le manque d’interaction a isolé près de 30 % des répondants. Mais aussi la confusion de la vie professionnelle et privée, un lieu de vie inadapté au travail ou encore la perte de productivité. Lire aussi “Je refuse les offres d’emploi là où il n’y a pas de télétravail” : ces jeunes qui préfèrent une nouvelle organisation Il n’y a pas de forme standard de télétravail qui fonctionne pour tout le monde. L’étude pointe par exemple des disparités d’accès à internet ou de connaissance des outils numériques, susceptibles de créer des disparités et de renforcer les écarts d’apprentissage ou de promotion entre les travailleurs. Des enjeux pas toujours bien intégrés par les entreprises qui ne prennent pas forcément des mesures concrètes pour faire évoluer leur nouvelle organisation du travail. *Etude menée en France, Italie et Allemagne auprès de 3 200 personnes entre le 20 mai et le 10 juin 2022. VOIR AUSSI – Le télétravail sera-t-il réglé ? “Ça a ses limites et on le sait bien”, répond François Asselin