Un drame a été évité de justesse dans la nuit du vendredi au samedi 30 juillet dans les rues de Mazères. Alors qu’Hugo*, 19 ans, et son frère aîné Léo*, 23 ans, revenaient d’une soirée chez un ami organisée après la fête de Mazères, les deux jeunes hommes sont agressés par deux groupes de personnes avenue de Belpech, non loin de le camping de la Bastide. Les assaillants s’en sont pris “gratuitement” aux deux frères qui rentraient à pied chez leur mère dans le centre de Mazères vers 3h30 du matin. Atteint de la maladie des “os de verre”, Hugo a subi plusieurs accidents vasculaires cérébraux avant de sombrer dans un black-out complet. Il raconte : « Nous rentrions d’une fête et un groupe de jeunes nous a crié dessus, d’abord de manière cordiale. Peu de temps après qu’un autre groupe d’amis nous ait encerclés, j’ai pris à droite et je suis tombé au sol. Avant d’être complètement assommé, j’ai vu mon frère se jeter sur moi pour essayer de me protéger des coups. Je me suis réveillé sur le parking avec les pompiers, avant d’être transféré à Chiva. Avec le soutien des soignants, l’ITT (Incapacité Temporaire de Travail) d’Hugo a été fixée à 8 jours, son frère Léo à 2 jours, avec suivi par le médecin.
« Si tu étais boiteux, nous t’aurions battu ! »
Mais alors, où a commencé ce combat ? Selon Leo, un premier groupe de quatre personnes l’a insulté, lui et son frère, pensant qu’ils étaient homosexuels. « Je revenais de ce soir avec mon petit frère qui était ivre et ne marchait pas droit. Nous étions main dans la main. Quand nous sommes passés devant le groupe de quatre, certaines personnes ont voulu se battre parce qu’elles pensaient que nous étions homosexuels. J’ai crié “non, c’est mon petit frère, arrête ça”. Nous avons fini par en rire. C’était ma seule issue, puisque je ne pouvais pas m’échapper. L’un des agresseurs nous a également dit “si vous étiez boiteux, nous vous aurions frappé”. A 100 mètres de là, un autre groupe de trois, amis du premier groupe, a de nouveau attaqué les deux frères. Leo dit que ces derniers, également d’éminents étrangers, étaient là pour se battre gratuitement. “Nous étions encerclés. L’un d’eux a frappé mon frère. Il est également tombé sec. Je lui ai sauté dessus en criant “ne le frappe pas, tu vas le tuer, il est malade”. Lui donnant plusieurs coups de pied, les agresseurs repartent en riant. Après l’attaque, des hommes du Psig (Compagnie de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie) secourent les victimes avant d’alerter les pompiers.
Enquête ouverte, deux plaintes déposées
Appréciant l’agressivité, Hugo a, en plus des épingles d’acier à la colonne vertébrale dues à sa maladie, des hématomes à l’épaule, à un genou et a subi une commotion cérébrale. Les médecins disent qu’un caillot de sang s’est formé dans son oreille, le laissant temporairement sourd. Quant à son grand frère, sa joue a une belle pommette qui est cousue avec trois points de suture. Ses yeux portent encore les cicatrices des coups qu’il a reçus. Cet après-midi, les deux frères se sont rendus à la gendarmerie de Saverdoun pour porter plainte, chacun sous son propre nom. Même si aucun témoin ne s’est rendu sur les lieux, les gendarmes espèrent pouvoir capter l’une des 14 caméras de surveillance de la ville. Le maire de Mazères, Louis Marette, s’est dit “déçu de voir une vague de violence après une fête qui s’était bien déroulée” et a assuré qu’il ferait “tout son possible pour aider les gendarmes à retrouver les auteurs”. Le parquet de Foix a ouvert une enquête, a confirmé le procureur Olivier Mouysset. *Les noms des victimes ont été modifiés.