Elle a été décidée par les parrains de Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise (LFI) à l’élection présidentielle. Après avoir consulté comme en 2017 sur leur choix pour le second tour, ce n’est qu’un tiers (33,40 %) qui est censé voter pour le candidat à la présidentielle Emmanuel Macron, dimanche 24 avril. Le reste de ces 215 000 supporters s’abstiendra (28,96%) ou votera blanc ou invalide (37,65%). Désireux d’échapper à la diversité de son électorat, Jean-Luc Mélenchon avait réduit son message au soir du premier tour à “pas de voix pour Marine Le Pen”, la candidate du Rassemblement national (RN). “Le résultat de cette consultation n’est pas une consigne donnée à qui que ce soit, précisent dimanche les organisateurs, chacun finira par voter selon sa conscience, comme il le pense. » Lire aussi : Cet article est pour nos abonnés Pour les partisans de Jean-Luc Mélenchon, l’impossibilité de voter pour Emmanuel Macron
L’absence du candidat d’extrême droite était la seule limite fixée à cette consultation, comme il y a cinq ans. Déjà à cette époque, face à ce second tour entre Emanuel Macron et Marin Le Pen, près des deux tiers des “révolutionnaires” qui avaient pris part à la consultation préféraient voter blanc, faire match nul ou s’abstenir. Derrière ces deux résultats quasi identiques entre 2017 et 2022, une même réalité : en fait, il y a des transferts d’électeurs de Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen. Selon les enquêtes d’opinion, ils seraient entre 16% et 27% à envisager de se tourner vers le candidat du RN au second tour, contre 30% à 40% pour Emanuel Macron.

Bizarre entre deux virages

Des faits incertains mais qui parlent de l’humiliation de l’extrême droite. Côté RN, si on regrette que l’option lepéniste n’ait pas été proposée aux supporters de Jean-Luc Mélenchon, on lit aussi ces résultats avec enthousiasme. “33% pour Emanuel Macron, on se dit que tout est ouvert, Marin Lepen pourrait très bien gagner dimanche prochain”, a par exemple déclaré à CNews l’un de ses représentants, Philippe Ballard. Il y a cinq ans, cinq jours avant le second tour, environ 18 % des personnes interrogées ayant voté pour Jean-Luc Melanson le 23 avril souhaitaient déposer un bulletin de Marin Le Pen dans les urnes, ce qui était beaucoup moins (entre 7 % et 11 %). % selon divers sondages) de le faire. Cette année, l’extrême impopularité du président sortant auprès des “révolutionnaires” pourrait jouer et atténuer cette différence, à moins qu’elle n’alimente l’abstention en masse. Lire aussi : Article pour nos abonnés Présidentielle 2022 : le front républicain, cette barrière qui tombe
“En 2017, on était à 7% du transfert, je pense qu’on sera beaucoup plus haut”, estime le politologue Rémi Lefebvre, auteur de Faut-il désespérer à gauche ? (Textuel, 2022) “En votant pour Macron, la marche est trop haute pour beaucoup d’électeurs. Les abstentions seront nombreuses. Quant à la politique du pire, elle concerne les électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui sont moins alignés dans le clivage gauche-droite… » Cette dernière pourrait paradoxalement être moins présente à partir de 2017, Jean-Luc Mélenchon avait cette année, ancré sa campagne dans une certaine tradition de gauche dégradant les accents populistes. “C’est simplement venu à notre connaissance à ce moment-là. “Le fait qu’il ait fait campagne à gauche pourrait augmenter le taux d’abstention”, a déclaré Lefebvre. Vous devez lire 39,18% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.