Retrouvez les dernières informations sur la canicule et la sécheresse dans notre direct En cas d’urgence, un système de distribution d’eau potable était alors improvisé. “En trois heures, les 700 habitants ont été approvisionnés en bouteilles”, raconte le maire, Arnaud Foquet-Lemaître, à franceinfo. L’eau courante a finalement été rétablie au lendemain de l’incident, survenu le 16 juillet, grâce à un camion-citerne venu remplir les réservoirs des communes voisines. L’eau est aussitôt déclarée « impropre à la consommation », le limon de la veille ayant souillé le château d’eau et les canalisations. Dans les ruelles du village, une voix amplifiée par des haut-parleurs avertit les habitants : pas d’eau du robinet potable. En attendant, les élus, les agents de la mairie et les bénévoles continuent à tour de rôle de distribuer les bouteilles. Dans cette commune, des restrictions ont été immédiatement décidées après la coupure intervenue mi-juillet, comme l’interdiction de remplir sa piscine ou d’arroser son jardin. Il a fallu 15 jours pour recharger l’aquifère et l’eau potable a été rétablie le 29 juillet. Mais le maire reste inquiet : “Si on ne réduit pas la consommation d’eau, dans une, deux ou trois semaines on se retrouvera dans la même situation.” L’élu fait le lien entre ce que vit sa commune et le manque de précipitations constaté ces derniers mois. “Cet hiver, il n’a pas plu dans notre belle région et il n’a pas beaucoup neigé dans les Alpes”, raconte Arnaud Fauquet-Lemaitre. “On atteint facilement un déficit pluviométrique de 50% en moyenne sur la région Provence-Alpes-Côte d’Azur”, confirme Annick Mièvre, directrice de la délégation Paca-Corse du service de l’eau, dans un entretien à France 3. Dans le Var, Ollières est loin d’être la seule commune à souffrir de la sécheresse. A 60 kilomètres à vol d’oiseau, les habitants de Bargemon ont également été temporairement privés d’eau potable. Dans le village voisin de Seylan, la consommation d’eau a été limitée à 200 litres par jour et par personne. Et le phénomène ne se limite pas au sud de la France. Drôme, Finistère, Haute-Saône, Dordogne, Vosges… Des coupures d’eau sont signalées un peu partout. La France a connu son mois de juillet le plus sec jamais enregistré, selon les données de Météo France. A partir du 2 août, tous les appartements en France sont concernés par les restrictions d’utilisation de l’eau. Dans la Creuse, jeudi 28 juillet, les habitants de Bord-Saint-Georges ont eu la surprise de ne voir qu’un filet d’eau couler du robinet. Des régions connues pour leur climat humide, comme la Bretagne, connaissent également des difficultés. À Brasparts, dans le Finistère, il y a eu des coupures d’eau, comme le rapporte Ouest France. A Gérardmer, dans les Vosges, les autorités ont décidé de puiser l’eau directement dans le lac qui borde la commune pour alimenter le réseau d’eau. Dès la fin mai, les habitants du Bouchet-Saint-Nicolas (Haute-Loire) vivent au rythme des vacances nautiques. Pourtant, ce petit village au cœur du Massif central n’avait jusqu’à présent pas vraiment l’habitude de manquer d’eau. Depuis fin mai, l’un des forages du village s’est asséché. “Je n’aurais jamais pensé que cela arriverait si tôt, nous avons été très surpris”, raconte la maire, Josette Arnaud. “Les ressources en eau potable diminuent en raison de la faible pluviométrie et de la quasi-absence de neige hivernale dans le Massif central”, explique le directeur de l’association de gestion de l’eau du Velay, Frédéric Giraud.
Rien qu’en juin, le village a subi au moins six coupures de longue durée, selon le maire. Des coupures dues à des tuyaux qui fuient… à cause du manque d’eau. Dans les canalisations, l’eau et l’air se rencontrent créant des “coups de bélier” qui provoquent leur rupture.
Ces interruptions à répétition compliquent la vie des riverains, hôteliers et touristes. En juin, l’Auberge du Couvige s’adapte tant bien que mal à la situation. “C’est le système D, raconte le gérant, Fabien Rochedy. On fait le café chez Cristaline, on pousse les plats pour le lendemain.” Certains matins, le gérant, qui est également conseiller, devait apporter des bouteilles d’eau dans les chambres pour que les clients puissent se brosser les dents. A la mi-juin, la coupure d’eau a duré plus de 24 heures et l’adaptation n’a plus été possible. “Nous ne pouvions pas laisser nos clients 24 heures sans se doucher par cette chaleur ou sans tirer la chasse d’eau”, explique Fabien Rochedy, qui a dû envoyer ses clients dans d’autres hôtels de la région. Pour faire face à cette situation, un laitier, sur ordre de la mairie, fait des allers-retours avec sa citerne. Il apporte l’eau des villages voisins et remplit le réservoir du village. A raison de six remplissages de 12 000 litres d’eau chacun, trois fois par semaine, il permet à la commune de le conserver. Depuis le 25 juin, aucun nouvel incident n’a été enregistré. Afin d’éviter les coupures surprises, certains élus prennent l’initiative de réduire la consommation de leurs électeurs. Dans la commune de Molières-sur-Cèze (Gard), le décret “crise” en vigueur depuis le 27 juillet, le plus haut niveau de restrictions d’usage de l’eau, n’a pas suffi. Le maire de ce village de 1 200 habitants, voyant les ressources en eau s’amenuiser dangereusement, a préféré éviter l’effondrement à sec. A son initiative, l’eau a été coupée de 18 heures à 2 heures du matin le vendredi dernier week-end de juillet. “C’était ça ou la coupure totale et l’approvisionnement avec les pétroliers”, explique Florence Bouis à franceinfo. D’autant qu’en été la consommation d’eau augmente encore avec l’arrivée des touristes. La municipalité n’a pas eu à répéter une mesure aussi drastique, mais à partir de lundi, le débit a dû être réduit pour continuer à économiser l’eau. “En général, les habitants comprennent et font des efforts”, a déclaré le maire de Molières-sur-Cèze. Comme Maëva Williame, une maman qui n’a pas rempli sa piscine cette année. “On ne peut pas se permettre de se plaindre, la situation est catastrophique, si on doit quitter la piscine pour de bon, on le fera”, assure la jeune femme de 27 ans, qui précise espérer de la pluie tous les matins. D’autres comprennent moins. Dans les rues de Molières-sur-Cèze, certains habitants lavent encore leur voiture, malgré les restrictions. Récemment, le maire a surpris un habitant qui fabriquait du béton, ce qui nécessite beaucoup d’eau. “Jusqu’alors on privilégiait la pédagogie, mais vu la situation il y a un risque de verbalisation”, prévient l’élu. Depuis le début de l’été, l’Office français de la biodiversité a réalisé plus de 4 000 contrôles du respect des restrictions d’usage de l’eau.