C’est le corps qui a chuchoté à l’oreille de l’exécutif pendant la crise du Covid-19 en France. Le Conseil scientifique ne sera plus ce lundi 1er août, tout comme l’urgence sanitaire. Le Conseil a été créé le 10 mars 2020 pour conseiller les membres du gouvernement sur les décisions à prendre pour limiter la propagation du virus et son impact sur le système de santé.
Manque d’humanité
Le président du Conseil exprime sa confiance dans un long entretien avec nos confrères de Paris. Il déplore la gestion de la crise et notamment le manque d’humanité dans la première approche du virus. “En juin 2020, lors de l’isolement en Ehpad, on a mis la santé avant tout, au détriment, peut-être, d’une forme d’humanité”, explique-t-il. Et d’en regretter les conséquences, “le syndrome de la glissade, les vieux laissés mourir d’ennui”. Jean-François Delfraissy déplore également la distance entre les scientifiques et la population. Ensuite, il aimerait davantage de consultations avec les Français. “Nous aurions pu prendre des décisions avec les citoyens. Nous avons demandé la création d’un comité, cela n’a pas été fait. On pourrait par exemple interroger les parents sur la réouverture des écoles”, regrette-t-il. Pourtant, l’homme de science a en tête les conséquences positives des avis du Conseil scientifique, et surtout la plus faible mortalité en France en Europe.
Quel avenir peut-on espérer avec Covid ?
Le président du Conseil parle de la fin d’une forme d’urgence sanitaire avec le Covid. Cependant, cela nous rappelle que la pandémie n’est pas terminée et que de nouvelles variantes pourraient encore nous nuire. Nous serons surpris par un nouveau virus qui aura d’autres propriétés A l’avenir, “nous aurons de nouveaux outils, mais nous serons surpris par un nouveau virus qui aura d’autres propriétés”, assène-t-il. En attendant les nouveaux vaccins adaptés aux différentes variantes d’Omicron, Jean-François Delfraissy conseille aux personnes de plus de 60 ans ou à risque de recevoir une quatrième dose de rappel, pour renforcer l’immunité contre le virus. “Et si vous attrapez le Covid, il existe des traitements, comme le Paxlovid, pour éviter d’attraper une forme sévère”, rappelle le médecin. Pour Jean-François Delfraissy, la crise du Covid illustre les prouesses de “l’intelligence humaine” qui “a réagi de manière extraordinaire en produisant des vaccins, des médicaments, du séquençage”. Mais le patron du Conseil scientifique se souvient toutefois : “Il reste de vraies énigmes scientifiques.”