Cette étude française, la première au monde à reconstituer l’historique exact de chaque symptôme, a déjà déterminé que 85% des patients souffriront de Covid au long cours un an après l’infection. Cette étude, dirigée par le Dr Viet-Thi Tran, a également permis de décrire la “dynamique” des symptômes Covid à long terme qui s’aggravent de jour en jour. “L’impact de la maladie sur la vie des patients a commencé à augmenter six mois après son apparition”, ont observé ses collègues et lui. Sur les 53 symptômes du coronavirus au total, leur progression diminuait avec le temps pour 27 d’entre eux. Il s’agit notamment de la toux, des troubles olfactifs et/ou du goût qui sont ainsi de moins en moins présents chez les 986 patients étudiés. Alors que 18 symptômes, dont la fatigue, n’ont pas changé du tout au cours de cette étude, huit autres symptômes, en revanche, indiquent leur présence croissante chez les personnes malades. Ceux-ci comprennent la perte de cheveux, les douleurs au cou, au dos ou aux bras ainsi que divers troubles tactiles. Tous ces symptômes étaient peu présents au début de la maladie et se sont aggravés avec le temps.
L’enquête se poursuit « Dans les données pondérées, l’âge médian des patients était de 48 ans (trimestres 32-56) avec 57,7 % (559/968) d’hommes. Au total, 35,1 % (340/968) ont déclaré des comorbidités, 6,3 % (61/968) souffraient de maladie pulmonaire chronique et 4,2 % (41/968) d’hypertension artérielle. “Ces résultats éclairent la physiopathologie de la maladie. Ils permettent d’identifier, parmi toutes les manifestations complexes et hétérogènes du Covid au long cours, celles qui sont davantage associées aux conséquences d’une maladie aiguë (dont les symptômes s’atténuent avec le temps) et celles qui sont associées à d’autres mécanismes que ceux immunologique. psychosomatique, voire inexpliquée”, a-t-il précisé. Pour une meilleure compréhension de la maladie Covid au long cours, l’AP-HP a exhorté les patients à s’inscrire pour un suivi. Cela permettra également d’enrichir la base de données et de promouvoir la recherche médicale.
