Après avoir déjà brûlé plus de 47.000 hectares depuis le début de l’année, la France a connu un nombre record de surfaces brûlées en juillet, apprend-on aujourd’hui auprès du Système européen d’information sur les feux de forêt (EFFIS), qui tient des statistiques comparables depuis 2006. Depuis le 1er janvier, les incendies ont détruit 47.361 hectares en France, selon les chiffres de jeudi, a indiqué à l’AFP Jesús San Miguel, coordinateur de l’EFFIS, soit plus que les 43.602 hectares brûlés en 2019 sur l’ensemble de l’année. Ce record a été atteint alors que la haute saison des incendies n’est pas encore terminée. Le risque reste très élevé en raison de l’accumulation de chaleur et d’une sécheresse exceptionnelle qui s’est installée durablement en France. Cette estimation provisoire est en partie la conséquence des deux incendies qui ont à eux seuls détruit plus de 20.000 hectares de forêt en Gironde en juillet. De grands incendies ont également touché la Provence, comme La Montagnette. Deux autres sont en cours dans les Alpes-de-Haute-Provence à Villeneuve et Rougon. La surface moyenne détruite par les incendies en France est de 9 814 hectares sur la période 2006-2021, selon la base de données EFFIS, qui s’appuie sur les images satellites du programme européen Copernicus. Dans le passé, cependant, cette moyenne annuelle “était d’environ 45 000 hectares pour l’ensemble de la France dans les années 1970-1980”, selon Jean-Luc Dupuy, directeur de recherche à l’Inrae d’Avignon. Cette réduction drastique avait été obtenue grâce à une stratégie réussie combinant prévention, patrouilles et interventions rapides lors des premiers incendies. Cependant, le réchauffement climatique et une augmentation de la biomasse forestière font désormais courir le risque d’incendies plus fréquents et plus intenses, y compris dans le nord du pays.