Le Premier ministre a prévenu : « La bataille des mentalités n’est pas encore gagnée. “Elisabeth Borne a annoncé jeudi 4 août qu’un ‘ambassadeur des droits LGBT+’ serait nommé ‘avant la fin de l’année’ et qu’un fonds de trois millions d’euros serait créé pour financer de nouveaux centres LGBT+.
Le chef du gouvernement s’est exprimé lors d’une visite au centre LGBT+ d’Orléans, à l’occasion du quarantième anniversaire de la dépénalisation de l’homosexualité en France.
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L’ambassadrice des droits LGBT+ “coordonnera l’action du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères pour protéger contre les discriminations et promouvoir les droits LGBT+ et portera la voix de la France”, a expliqué Mme Borne. Il s’agira notamment de plaider pour “la dépénalisation universelle de l’homosexualité et de la promiscuité”.
Le Premier ministre a également salué “le travail exemplaire des clubs et centres LGBT+”, “des points d’entrée définissables et accessibles pour de nombreuses personnes qui ne savent pas vers qui se tourner”. L’année dernière, ces centres “ont aidé près de 6 000 personnes à travers notre pays”, a-t-il insisté, affirmant que “la haine anti-LGBT+ continue d’exclure, de blesser et parfois même de tuer”.
Le fonds de trois millions d’euros devrait permettre la création de dix nouveaux centres en plus des trente-cinq existants. L’objectif est d’avoir au moins deux centres dans chaque région de France et au moins un centre dans chaque région d’outre-mer.
“Expressions sournoises”
Interrogé sur la ministre Caroline Cayeux, qui a provoqué un tollé mi-juillet en qualifiant les homosexuels de « ces gens-là », le chef du gouvernement a regretté les « propos blessants ». Cependant, il a assuré qu’il n’y avait “aucune ambiguïté sur l’engagement de tous ses membres [son] gouvernement, qui partagent la même vision d’une société progressiste.
Sur le projet de loi déposé par le sénateur PS Hussein Bourgi, qui demande une indemnisation pour les personnes condamnées pour homosexualité entre 1942 et 1982, la première ministre a dit qu’elle l’avait “entendu” et qu’elle “l’examinerait”.
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“Ce n’est pas simple de savoir réparer les blessures qui ont pu être causées par la discrimination”, a-t-il souligné, estimant qu’”il est déjà important de constater que l’introduction de la discrimination dans la loi était une erreur, et de saluer et rappeler l’abolition de ces dispositions ».
Le monde avec l’AFP