Inutilisé depuis 2005, le référendum est l’une des stars du second tour. Emanuel Macron a évoqué un possible recours au référendum pour la réforme de ses retraites, Marin Lepen veut une “révolution par référendum” et un amendement de la Constitution par référendum… Que disent les textes, qu’est-il vraiment possible de faire ? – Référendum « classique », à l’initiative du Président de la République, qui « pose une question » aux citoyens. Tel que défini à l’article 11 de la Constitution, il peut concerner l’organisation des pouvoirs publics (par exemple la réduction du nombre de députés), les réformes liées à la politique économique, sociale ou environnementale (par exemple les retraites), la ratification de conventions internationales (le “non” au traité constitutionnel européen de 2005). – “Référendum d’initiative commune”, avec le même champ d’action que prévu à l’article 11, à l’initiative des députés (au moins 1/5) et qui doit réunir au moins 1/10 du corps électoral (4,7 millions de personnes). Le processus a déjà été lancé pour s’opposer à la privatisation des aéroports parisiens, mais a échoué faute de signatures suffisantes. – Révision de la Constitution, encadrée par l’article 89. Le processus comporte trois étapes : le président soumet un projet de révision de la Constitution, qui est approuvé « à l’identique » par l’Assemblée nationale et le Sénat, puis le président invite les députés au Congrès ou décide de soumettre sa réforme à un référendum constitutionnel. Alors Jacques Chirac a proposé de réduire la durée de la présidence de sept à cinq ans. Contrairement à l’article 11, l’article 89 n’”enregistre” pas les domaines pour les réformes autorisées. “A l’extrême, on peut imaginer un président proposant l’abolition de la Déclaration universelle des droits de l’homme”, prévient Philippe Blacher, professeur de droit public à l’université de Lyon.