franceinfo : Poursuite du développement du TGV, soutien aux lignes courtes… Quelles sont selon vous les priorités ? Bruno Gazeau : Déjà, on est content que le ministre dise qu’il faut faire un effort pour les chemins de fer… Parce que par le passé, bien sûr, on a fait des efforts mais très insuffisants. Je veux juste la preuve que lorsqu’il y a de gros départs en vacances comme ce week-end, la SNCF ne peut pas répondre à tous les besoins. Nous devons donc vraiment investir davantage dans le rail. D’autant plus que les chemins de fer sont la réponse au changement climatique. Parmi les priorités, bien sûr, il y a celle de s’assurer que le réseau ferroviaire est en bon état, fiable et que les trains sont précis. C’est le plus important. Pourtant, chacun sait que le contrat d’exécution signé entre l’Etat et la société SNCF Réseau, à hauteur de 2,8 milliards par an, est très, très insuffisant. Tous les experts s’accordent à dire qu’il nous en faut 1 milliard de plus. Le directeur général de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, propose un plan de 100 milliards d’euros pour doubler la part du rail. Faites-vous le même calcul ? Absolument. Quand on ajoute les besoins de financement pour la régénération du réseau, l’acquisition de nouveaux équipements, cela implique des investissements. Il va falloir acheter des voitures neuves, aussi bien pour les Intercités, les trains de nuit que les TGV. Ensuite, il y a la question des “stars ferroviaires” : il faut développer des trains métropolitains, comme en Île-de-France, pour relier la métropole. Elle est nécessaire pour l’emploi, pour la formation, pour la mobilité des personnes. Et puis il faut augmenter les “grooves” [créneaux horaires sur lequel un train a l’autorisation de circuler]. Il manque des sillons sur les côtes, Marseille-Nice et Montpellier-Perpignan. Comment puis-je réduire le prix des billets ? L’offre doit être augmentée. Ce n’est qu’alors que nous pourrons faire en sorte qu’il y ait suffisamment de billets pour payer moins… Certains trains sont très sollicités : c’est le cas des lignes régionales entre Nantes et Bordeaux ou de Strasbourg à la Côte d’Azur, sans passer par Paris . Il n’y a pas assez de ces liens.