Il a chanté avec les plus grands, de Jeanette Reno à Charles Aznavour, en passant par Hugues Aufray et bien d’autres. À bien y penser, toute une carrière pour un petit gars de Saint-François-de-Pabos, en Gaspésie. Ok Paul, je vais t’écouter et te parler. Paul, d’où viens-tu ? Nous sommes neuf enfants natifs de Saint-François-de-Pabos, en Gaspésie, tout près de Chandler, et nous vivions dans une maison de 20 pieds par 22 pieds. Il n’y avait ni électricité ni eau courante dans la maison. Je n’ai connu ce luxe que lorsque nous avons déménagé à Montréal. Parlez-nous de vos parents. Mon père, Daniel, était pêcheur de homard et travaillait également à l’usine de Chandler. Papa travaillait très dur parce qu’il voulait s’assurer que nous avions de la nourriture sur la table. Je le conduisais souvent à ses autres emplois. La musique était populaire à la maison. Ma merveilleuse mère, Marie-Rose Aubut, a toujours été là pour nous. En ce moment, en te parlant, je l’entends jouer de l’harmonium ou de l’harmonica. Parce que c’est le son de sa musique qui résonne dans la maison. Tu chantais debout sur une chaise à 6 ans Mon père aimait chanter et quand nous avions des visiteurs, il prenait une chaise et m’invitait à chanter debout sur la chaise. Décrivez votre maison pour neuf enfants et deux adultes. Au premier étage, la vie de famille se déroulait sans oublier que nous n’avions que des lampes à pétrole pour nous éclairer. Au deuxième étage se trouvaient les chambres des enfants. C’est-à-dire des pièces séparées par des rideaux avec les hommes d’un côté et les filles de l’autre. Avez-vous fait du sport dans votre jeunesse ? En fait, la musique a envahi ma vie, surtout quand j’ai reçu une guitare en cadeau. Nous n’avions pas assez d’argent pour que je joue au hockey, et en plus, je me souviens que je portais des patins blancs de filles pour aller à la patinoire. Le pont Jacques-Cartier était la porte d’entrée du paradis. Je n’ai que 8 ans et, pour la première fois de ma vie, je vois un lieu éclairé à l’électricité. Une fois rentrés dans le quartier Villeray, nous avons expérimenté la beauté de l’électricité qui nous a permis de mieux nous voir. Les rues Mont-Royal et Sainte-Catherine étaient si bien éclairées que je me croyais à Las Vegas. Vos premiers emplois à Montréal. J’ai travaillé chez Eagle Toys puis comme tailleur de linge pour enfants. Tu marchais sur des patins à roulettes. J’ai laissé notre place, coin Saint-Hubert et De Castelnau à Marie-Anne et Saint-André. Laissez-moi vous faire rire. Ma première voiture était une Volkswagen Beetle dont le plancher était tellement crevé que nous pouvions voir l’asphalte sur lequel nous roulions. Vous n’avez jamais terminé votre première tournée. (Avec un grand rire.) Ma première tournée a commencé quand j’avais 17 ans et ça dure toujours. C’est le grand départ pour l’Abitibi. J’avais rejoint le groupe Les Loups Blancs quand on a joué pendant un an à La Sarre sans être payé. Un an sans salaire ! Laisse-moi expliquer. Je pensais que nous avions un contrat mais il n’y en avait pas, c’était plus comme une tournée qui commençait dans la ferme d’une des copines des membres mais toujours pas de contrat de musique. J’attends toujours votre salaire. Après une journée de travail à la ferme, de conduite du train et de prise en charge de 75 vaches, nous avons accepté l’offre du restaurateur. Je veux dire? Les samedis et dimanches, nous chantions dans son restaurant. En retour, nous avons hébergé et nourri gratuitement sa mère. Pas de salaire en tant que tel, mais parfois le propriétaire nous donnait de l’argent à l’insu de sa mère. Vous avez travaillé avec votre sœur Julie. Ma sœur vendant plus de 50 000 exemplaires en quatre exemplaires de sa nouvelle chanson, je suis allé avec elle faire des arrangements musicaux pour la sortie de sa troisième chanson. La musique country a traversé tous les temps. Malheureusement, les ennemis de la musique country n’ont jamais réalisé cette réalité. La musique country est toujours la plus vendue aujourd’hui. Vous avez souvent participé à l’émission Jeunesse d’Aujourd’hui. Nous étions parmi les 10 meilleurs vendeurs, ce qui nous a permis de figurer à plusieurs reprises dans l’émission Youth Today. Je veux me limiter à votre jeunesse, mais pouvez-vous me parler de votre rencontre avec Charles Aznavour ? Je l’ai rencontré pour l’inviter à chanter en duo avec moi. Imaginez le gars de la Gaspésie qui fait une telle demande. À un moment donné, je lui ai montré les partitions de sa musique d’il y a plus de 50 ans que j’avais l’habitude d’étudier. Il m’a fait un grand sourire avant d’accepter. Un moment plein d’émotion. Il y a plus de 50 ans, je rencontrais Robert Charlebois pour la seule fois de ma vie à La Sarre, lorsqu’il présentait son spectacle L’Osstidcho. Récemment, le fils de Jérôme m’a demandé d’interpréter la chanson Ordinaire dans le cadre d’une soirée hommage à Robert. J’étais tellement émue sur scène et encore plus quand Robert est venu vers moi pour me remercier de la belle interprétation de sa chanson. Vous avez peur de voyager en avion ? Oui! J’ai quatre enfants et six petits-enfants… et bientôt un septième. Quel bonheur de chanter avec eux ! Mais ils voyagent en avion, alors que moi et mon amour en voiture qui comprend 2000 km par semaine. Votre femme est une femme merveilleuse. Je partage ma vie avec Johanne Dubois depuis 33 ans. Son amour pour moi et nos enfants est incroyable. En plus, mon amour pour elle.