franceinfo : Y a-t-il un risque de pollution lié à cette explosion ? Christian Sommade : Il s’agirait de connaître tous les produits qui se trouvent dans cette usine, mais en règle générale ceux utilisés pour la poudrerie sont moins toxiques que ceux utilisés dans une usine de chlore ou d’ammoniac. Le risque est plus lié à l’explosion elle-même qu’à la pollution qu’elle pourrait dégager, qui n’est pas de la même nature que celle dégagée chez Lubrizol à Rouen en 2019 par exemple. Cette usine a été désignée à risque Seveso « élevé », qu’est-ce que cela signifie en termes de sécurité ? Tous les sites Seveso haute limite sont assez fortement réglementés en matière de stockage et encore plus en matière de neige. Plus précisément, il existe une politique d’enlèvement de matière qui doit être suivie. Normalement, lorsque la loi est respectée, les accidents et surtout les cascades d’accidents sont évités. La législation vise également à réduire les conséquences des accidents, notamment en éloignant les habitations du chantier. “Si les normes ont été respectées, l’impact devrait être limité au personnel et ne devrait pas exister hors site.” Christian Sommade Délégué Général du Haut Commissariat à la Résilience Nationale Avons-nous appris de Lubrizol en 2019 et d’AZF il y a 20 ans ? Les normes n’ont pas beaucoup changé, mais les contrôles ont changé. Il y a eu un assouplissement avant Lubrizol parce qu’on avait fait des économies dans les organes de contrôle. L’accident a incité l’État à faire plus. Mais dans tous les cas, le risque industriel ne peut qu’être réduit et le risque zéro n’existe pas. Malheureusement, les préoccupations sont le plus souvent associées à une erreur humaine. Je pense que cet accident va conduire l’Etat à accroître encore sa vigilance sur ces installations classées, surtout lorsqu’elles sont à proximité d’habitations comme ici.