Bruno Valiente a les yeux cerclés d’une nuit blanche de feu, une cheville blessée en recherchant « ma brousse préférée en feu » et surtout un cœur lourd. Maire Calce, l’élu est choqué, ce matin, dimanche 31 juillet, par la rapidité du brasier ardent qui a enflammé la nature. “Ce qui me frappe, c’est que cet incendie qui s’est déclenché, ou que nous avons peut-être déclenché volontairement parce qu’il s’est déclaré sous un bosquet sec et caché, planté en bordure du plat 1 du col de la Dona, s’est transformé si vite en un immense désastre. C’est dégueulasse”, témoigne un conseiller municipal énervé. Reconnaissant que la sécheresse sévissant cet été dans les Pyrénées-Orientales et les fortes chaleurs favorisent les incendies, « or aujourd’hui ils prennent en un éclair des proportions catastrophiques. Je ne sais pas comment c’est possible, mais je sais, d’un autre côté main, qu’il faut réagir », plaide-t-il en regardant à perte de vue les scènes de désolation. Des pans entiers de collines brûlées, des squelettes de pins parasols subsistent, parfois de très vieux chênes, des genêts et autres buissons qui habituellement puent de la nature. Et dégagent ce dimanche l’odeur âpre du feu et de la terre brûlée. Une véritable catastrophe. Soyons prudents, mais y a-t-il un incendiaire qui rôde ? « Nous sommes dans 150 hectares qui sont partis en fumée et trois sites qui ont été mis en sécurité, la centrale photovoltaïque, la décharge de déchets techniques et un corps de ferme résidentiel, qui ont été très, très bien protégés par les pompiers. un super boulot », remercie Bruno Valiente qui avait mis la salle polyvalente du village à la disposition des secours. Il est heureux de dire qu’il n’y a pas d’évacuations, pas de blessés ou de dégâts matériels. Les soldats du feu évidemment mais aussi les vignes et les oliveraies contribuèrent à adoucir la sinistre estimation. “La vigne a joué son rôle de pare-feu, heureusement qu’elle est là”, reconnaît Bruno Valiente qui accueille sur le domaine une dizaine de vignerons indépendants “dont les premiers rangs de vigne voire plus ont réussi à se frayer un chemin vers les flammes”. Risque d’être brûlé ou partiellement détruit. Le selectman pense notamment aux successions Gauby et Mattassa de Tom Lubbe et Olivier Pithon. “La récolte devait commencer la semaine prochaine, c’est tout le travail d’une année qui va en pâtir. C’est le résultat”, se désespère le maire, sachant que les gouttes de retardateur destinées à étouffer les flammes “ne sont pas l’idéal pour le bio engagé”. vignerons En plus, c’est rouge et très difficile à nettoyer”, précise-t-il en tentant de dresser un état des lieux. “Nous comptons les pertes. Nous avons une oliveraie municipale en partie sauvée, mais les forêts domaniales et notre magnifique maquis Natura 2000 ont été détruits.” Sacrifier des terres pour créer des incendies Un scénario qui incite déjà Bruno Valiente à réfléchir à la mise en place de nouveaux firewalls. “Nous avons une superficie de 2.277 hectares et nous en avions déjà installé sur de grandes parcelles. Mais il faut aller plus loin”, pense-t-il, prévoyant, par branches, de creuser des tranchées avec des bulldozers. “Nous allons sacrifier des terrains qui sont fermés pour faire des saignées d’au moins sept mètres de large afin de faciliter l’accès aux pompiers et d’arrêter les incendies.” L’élu ne reculera devant rien pour sauver les terres de Kalce “et rendre justice. Car entre les feux d’Opul et de Kalce, on a le droit de se poser des questions. N’y a-t-il pas un incendiaire qui rôde dans le coin ?”, a-t-il demande, espérons-le, dans cette affaire, à être arrêté rapidement.Les gendarmes, qui n’écartent pas l’affaire, l’instruisent activement.