Le patron des Grands Buffets, Louis Privat, veut déménager son établissement géant, implanté depuis 33 ans au complexe sportif de Narbonne. L’annonce de cette décision a envoyé une onde de choc dans la ville. Le fondateur du restaurant, qui accueille près de 700 000 convives par an, doit aborder la question lors d’une conférence de presse sur le sujet le mardi 9 août. En attendant, il a accepté de répondre aux questions de La Dépêche du Midi.

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Combien de temps prenez-vous la décision de quitter Narbonne ? Pour trop longtemps. Mais vous vous doutez bien qu’on ne décide pas de partir à la légère, surtout quand on vient de faire un investissement de 5 millions d’euros (pour créer de nouvelles chambres et décorer le restaurant, ndlr). Cette décision me paraissait mentalement impossible. Mais je me suis rendu compte que les conditions n’étaient plus réunies pour travailler sereinement et continuer à avancer. Il y a eu un effet cumulatif. Quels sont les principaux problèmes auxquels vous faites face ? Le Grand Narbonne ne respecte pas ses engagements de bailleur. Depuis des années je demande un logement dans le parking par exemple. En l’absence de rénovation du hall d’accueil, il y a des intrusions d’eau. S’il pleut, les gens slaloment entre les seaux et glissent sur le sol. L’ascenseur pour handicapés est hors service depuis des années. Il reste sourd à ces demandes. En l’absence de climatisation, dans certaines salles à manger, la température dépasse les 30 degrés. Nous sommes trompés sur les réseaux sociaux. C’est de la maltraitance publique. Je ne supporte pas de recevoir des avis d’insatisfaction de la part de clients dont je n’ai rien à faire.

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comment vous sentez-vous aujourd’hui Je suis en colère, mais je me sens aussi libéré d’un environnement hostile. Je ne veux plus être confronté à cette hostilité permanente et à cet immobilisme. Plusieurs villes ont indiqué qu’elles étaient prêtes à accueillir des Grands Buffets. Est-ce que l’un d’entre eux a votre préférence? Ce fut une surprise de voir le niveau d’intérêt et d’engagement que nous générons. A Perpignan, les chambres professionnelles se sont mobilisées pour nous accueillir chaleureusement. Les attitudes de Carcassonne et de Béziers sont également remarquables. Le département de l’Hérault, la ville de Montpellier et la mairie de Castelnaudary figuraient également. Nous savons que nous avons des solutions, c’est à nous de les évaluer. Le dossier doit mûrir. Il est essentiel que les équipes puissent me suivre au maximum. Je veux à tout prix avoir des préoccupations avec la Région aussi. Signaler un nouveau projet, avec un hôtel et un marché de produits locaux. Comment est-il né dans votre esprit ? Je réfléchis depuis un certain temps à ajouter des boutiques au restaurant, ainsi qu’un hôtel. Pour ce nouveau projet, estimé à 30 millions d’euros, nous aurons besoin de partenaires financiers institutionnels et privés. Nous pouvons nous appuyer sur un groupe français privé, qui dispose d’un pôle hôtelier de haut niveau. Nous avons encore beaucoup de questions à résoudre, mais je ne m’inquiète pas de notre capacité à rassembler des partenaires pour créer un pôle touristique majeur. Ce n’est donc pas encore l’heure de la retraite pour vous ? Non, pourquoi le ferais-tu ? (rires) Il y a un an, je n’aurais jamais imaginé faire ça. Le restaurant avait mûri, j’avais fini d’écrire le parcours client. Mais je veux tracer une ligne. Le sort des Grands Buffets n’est plus entre les mains de Didier Mouly (Président du Grand Narbonne, ndlr), quoi qu’il fasse.

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