En moyenne, 9,7 millimètres d’eau sont tombés dans le pays, soit un déficit de 84 %. Le précédent record avait été établi en juillet 2020, avec 16,7 mm de pluie cumulée. En juillet 2021, en revanche, les précipitations cumulées moyennes ont atteint 90,8 mm, dépassant les 50 %. Le mois le plus sec jamais enregistré a été mars 1961 avec 7,8 mm de précipitations cumulées dans le pays.
85% de déficit pluviométrique
Derrière cette moyenne, il y a des disparités avec des déficits un peu moins prononcés en Île-de-France (18,7 mm soit 60 % de déficit) et en région Centre (34,6 mm soit 65 % de déficit) et beaucoup plus prononcés en Corse (0,6 mm, soit un déficit de 96 % sur une moyenne climatologique de 15 mm), en Bretagne et en Auvergne où le déficit est proche de 95 %. Localement, certaines stations qui ont connu des passages orageux ont encore vu des précipitations plus proches de la normale, cependant Météo France a identifié 15 à 40 mm très tôt, de la Sarthe et du nord Limousin au Nord-Pas-de-Calais et en Normandie.
“Une sécheresse historique des sols”
“Nous avons atteint un niveau historique de sécheresse au sol depuis le 17 juillet”, a déclaré à l’AFP Christian Weil, climatologue à Météo France, le 27 juillet. “Les précipitations estivales servent à maintenir l’humidité du sol en surface, à maintenir la végétation”, a-t-il ajouté. Avec le très sévère manque de pluie, “on est dans des conditions extrêmes au niveau des sols superficiels, on ne peut le constater qu’en regardant l’état de la végétation en France”, a insisté Christian Veil, provoquant “des arbres souffrant d’autant de chaleur qu’ils perdent leurs feuilles ». “C’est une situation très difficile alors que nous ne sommes qu’à la fin du mois de juillet”, a déclaré le climatologue. Alors que la majorité des appartements sont soumis à des restrictions d’utilisation de l’eau en raison de la sécheresse, la France s’apprête à affronter une nouvelle vague de chaleur, le tiers de l’été. Les maximales seront souvent supérieures ou égales à 35°C mercredi et Météo France prévoit des pointes de 39 ou 40°C dans le sud-ouest. “Vous avez des villages où il n’y a plus d’eau potable et où il faut apporter de l’eau. Vous avez des animaux dans certains alpages qui n’ont pas d’eau potable, donc il va falloir descendre plus bas”, a commenté Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique. et Cohésion des Territoires, ce lundi sur franceinfo. “Vous avez des barrages qui n’ont plus assez d’eau pour fonctionner, alors que c’est une source d’énergie sur laquelle on peut compter. Évidemment, vous avez des difficultés agricoles et derrière cela, il y a la question de l’alimentation qui se pose assez rapidement. Il faut être plus soucieux de préserver les ressources en eau et pas seulement en été ». “Il ne faut pas attendre les premières conséquences de la pénurie. Il faut s’habituer à lutter contre ce gaspillage et économiser les ressources, y compris en hiver et en automne”, a ajouté le ministre, évoquant un arrêté signé vendredi dernier pour “permettre pendant les périodes de hautes eaux, pas seulement en été, pour voir où nous en sommes dans les stocks et éventuellement être en mesure d’agir. » à lire aussi Sécheresse : la quasi-totalité des appartements français sont désormais concernés par l’alerte