Marin Lepen dans la course : le bruit des votes Rassemblement national
A l’issue du premier tour il a vu, dans les dernières heures du scrutin, les mécanismes du vote utile pour pousser le trio de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, le duel du second tour s’annonce aussi serré que le dépouillement de la semaine dernière, sans résultats “étourdis” au regard des résultats du premier tour. Au second tour, Emanuel Macron l’emporterait avec 53,5% des suffrages, contre 46,5% en faveur de Marin Le Pen, un duel bien plus controversé qu’en 2017 – et dont les niveaux rappellent la polémique Sarkozy-Royal de 2007 (53% contre 47 %), preuve supplémentaire de la « normalisation » de la candidature de Le Pen. En 2017, à la même période entre les deux tours, et surtout avant le traditionnel débat télévisé, le président du Front national était crédité de 40 % des intentions de vote, contre 60 % pour le chef d’En marche. Hors accident ou mobilisation pure et simple de ses adversaires, Marin Le Pen semble donc capable d’atteindre la cote d’extrême droite la plus élevée de l’histoire récente, confortée par le vivier de voix sans précédent représenté par l’électorat d’Éric Zemmour (dont 81 % seront renvoyés à la candidat de la Coalition nationale). Interdiction du voile : Emanuel Macron et Marin Lepen cultivent les différences Ce qui suit après cette annonce
Emmanuel Macron en tête malgré le vote moins satisfait
Bien qu’il soit en tête des intentions de vote pour le second tour, Emanuel Macron reste dans une position délicate pour deux raisons principales. La première tient à l’excellente “forme” de son adversaire : avec le plus fort pourcentage de voix en faveur de l’extrême droite sous la Ve République, Marin Lepen semble surtout plus crédible que le président sortant dans la lutte contre le terrorisme ( de 43%, 5 points d’avance sur Emanuel Macron), contre la précarité (53%, 25 points d’écart) et en termes de croissance des salaires et de pouvoir d’achat (42%, 8 points de plus). Vaincre le cliché du vote contestataire, ses électeurs confirment ainsi pour 56% d’entre eux qu’ils voteront pour Marin Lepen avant tout pour l’amener à l’Elysée plutôt que de “bloquer” le président sortant. Parmi les électeurs inscrits d’Emanuel Macron, ce vote des députés apparaît symboliquement en baisse, à 54%. Ce qui suit après cette annonce
Melanson et l’abstention, rois ?
Les candidats au second tour l’ont bien compris : s’ils semblent toujours favorables à Emanuel Macron, l’équilibre actuel des pouvoirs reste fragile et l’élection pourrait se jouer avant tout sur le comportement des électeurs de Jean-Luc. Mélenchon – évincé après avoir marqué le meilleur de tous les candidats à la présidentielle – s’est également abstenu. C’est la deuxième faiblesse d’Emanuel Macron dans ces deux tours. On constate alors que la directive “pas un vote pour Marine Le Pen” donnée par le leader “rebelle” n’est pas pleinement valable, puisque 18% de ses électeurs au premier tour voteraient pour le candidat de la Coalition nationale, contre 33 % pour le président sortant et 49 % ont été leurrés par l’abstention ou un vote blanc ou nul (indice en hausse depuis trois jours). Des tendances similaires ont été enregistrées entre les abstentions au premier tour, avec une personne sur deux (50%) qui resterait hors-jeu, tandis que le reste est partagé à parts égales entre les deux prétendants à l’Elysée. A une semaine du verdict final des élections, les candidats restants se montrent plus spectateurs qu’acteurs à l’issue de leur propre duel. Lire aussi : Mélenchon, défaite en chantant