La formation de Jean-Luc Mélenchon entend étoffer sa dynamique pour devenir la première force d’opposition à l’Assemblée nationale. Certains s’estiment même capables d’imposer la cohabitation au futur chef de l’Etat. Dans ce contexte, Insumi ouvre la porte aux discussions… Mais sous certaines conditions et sans le Parti socialiste. Plusieurs membres du groupe proposent aux écologistes et aux communistes de former une coalition, avec deux lettres publiées ce vendredi 15 avril, sur la base d’un “programme commun” à créer “à partir” de ce qu’ils ont apporté à la présidence.

Interpartis et “Union populaire”

Les Insumi, qui n’ont pas envoyé leurs courriers au PS, proposent à leurs rivaux de gauche une étiquette commune, celle d’Union populaire, afin de construire une “majorité politique” au Palais Bourbon, écrit le député Adrien Quatennens. , coordinatrice de La France insoumise, et Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale. Ils estiment que la base de cette alliance “devrait être un programme commun commun”, “créé sur la base de ce qui a recueilli le plus de voix à l’élection présidentielle : “L’avenir ensemble””. Les proches de Jean-Luc Mélenchon précisent que chacun garderait son agenda, mais parlent de l’AEC comme d’une “référence” pour les votes au Palais Bourbon. “Cette nouvelle étape sera évidemment une coalition de partis et de mouvements, mais aussi de personnalités et de syndicats et d’unions”, ont poursuivi les signataires, dont Aurélie Trouvou, présidente du Parlement de l’Union populaire, et Manuel Bompard, président de LFI au Parlement européen. Il a ajouté: “Chacun s’engagera à former un groupe multipartite à l’Assemblée nationale”. Mais ce n’est pas tout. Les Insumi, battus par Marin Le Pen avec 400 000 voix, ne sont visiblement pas prêts à tout remettre sur les rails après une présidentielle marquée par de violents échanges entre candidats de gauche. Dans leur mission, les signataires ne manquent pas de souligner que “les relations se sont fortement détériorées durant cette campagne”, suite à “des allégations souvent dommageables et (des estimations) selon lesquelles il existe entre nous des difficultés insurmontables”.

Aliénation insurmontable avec le PS ?

Ils appellent les écologistes et les communistes à s’engager à “arrêter les attentats” et à “expliquer aux électeurs qui ont cru vos paroles afin qu’ils puissent être persuadés de se rassembler”. Des excuses publiques ? Les divergences semblent trop intenses avec le PS – et ses trente députés – pour inclure le parti à la rose et au poing dans les discussions. Avec les socialistes, ce sera “un peu plus compliqué”, a expliqué Manuel Bompard mercredi sur franceinfo, évoquant ces futures alliances pour les législatives. C’est la sortie de Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, ténor du PS, dimanche après-midi, après les résultats, qui aurait fini de convaincre les Insoumis de procéder ainsi. “La différence entre Melanson et les socialistes, c’est leur attachement à la démocratie”, a-t-il déclaré à France 2, évoquant le “communautarisme” ou la “justification de la violence”. Mots qui ne passent pas dans le LFI. “Les déclarations de Carole Delga à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle sont claires : il n’y a aucune volonté de coopérer avec nous”, a déclaré vendredi le groupe au Figaro, expliquant la volonté de ne pas discuter de “cette scène” avec le parti d’Olivier Faure. .

Bon accueil à gauche

Le quatuor d’insurgés, quant à lui, propose aux écologistes et aux communistes de se rencontrer pour discuter, entre autres, “de l’étiquetage commun des candidats aux législatives”. Pour eux, “la base de répartition pourrait être celle établie par les électeurs au premier tour de l’élection présidentielle, en appliquant le principe commun de proportionnalité à nos programmes respectifs”. Un appel généralement bien accueilli par les différents cadres PCF ou EELV. Le président vert de la métropole lyonnaise, Bruno Bernard, ainsi que la députée communiste Elsa Faucillon, s’enthousiasment, par exemple, pour la “main tendue” de LFI. Julien Bayou s’est également félicité de la reprise du “dialogue”, ce vendredi, lors d’une conférence de presse, tout en appelant les troupes de Jean-Luc Melanson à “jouer collectivement”. Concernant la répartition des candidatures, il en appelle à l’autre “proportionnelle, équilibrée, à la normalisation”, qui tiendra compte du résultat des élections présidentielles, mais aussi des “suffrages intermédiaires”. Une démarche plus avantageuse pour les écologistes puisqu’ils tiendraient compte de leurs bons résultats aux dernières élections européennes ou municipales. Les négociations ne font que commencer. À lire aussi Le HuffPost : le résultat d’Anne Hidalgo signe une catastrophe historique du PS