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[EN VIDÉO] Le mystère du quatrième mammouth est enfin résolu En 150 ans, seuls quatre mammouths ont été découverts en France. Découvert à Changis-sur-Marne, ce spécimen est particulièrement bien conservé. Cet étonnant documentaire de l’Inrap (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) raconte une enquête minutieuse pour comprendre ce qu’il est advenu de cet animal.
La présence de l’espèce humaine en Nouvelle-Épire est généralement estimée par les archéologues à travers l’identification de vestiges de l’industrie lithique. Les premières traces d’une industrie lithique élaborée en Europe remontent à la révolution du Paléolithique supérieur, il y a environ 45 000 ans. Cela s’est ensuite répandu en Sibérie ainsi qu’en Asie, pour finalement atteindre les Amériques il y a environ 16 000 ans. Cependant, la date de l’introduction de tels outils en Amérique est largement associée par les archéologues à celle, aussi, de l’arrivée de l’espèce humaine sur ce continent. Ce dernier point vient pourtant d’être contesté par une équipe de recherche internationale, qui a publié un article dans la revue Frontiers in Ecology and Evolution.
Les auteurs de cette étude décrivent leur découverte de restes de mammouths sur le site de Hartley, situé sur le plateau du Colorado au nord du Nouveau-Mexique. Les restes consistent notamment en une défense – déjà saillante sur le site -, une côte, une molaire, des vertèbres et un os de mammouth appartenant à une femelle adulte ainsi qu’à ses petits.
Traces d’une boucherie
Des pointes d’obsidienne Clovis, qui sont des projectiles artificiels, ont également été trouvées sur le site. Le site Hartley avait déjà été identifié comme un site de boucherie possible, mais les auteurs suggèrent que des restes de mammouths pourraient avoir précédé la présence de projectiles. Les restes de mammouth sont désarticulés et empilés à un mètre de profondeur, et les os du crâne et les défenses sont placés au-dessus de la pile. L’analyse du collagène contenu dans l’un des os de mammouth révèle que le spécimen date d’environ 37 000 ans. Le crâne de la femelle adulte porte des signes de fractures causées par des impacts répétés, caractéristiques des gestes faits pour briser l’os afin d’accéder au cerveau et aux autres tissus mous du crâne. De plus, le diamètre des perforations dans de nombreux os suggère que celles-ci n’ont pas été causées par des carnivores canins mais par des outils. Les marques courtes, larges et parallèles sur un côté sont par ailleurs compatibles avec l’utilisation d’outils de boucherie grossiers et suggèrent que les côtes ont été systématiquement retirées du dos des mammouths. Les vertèbres étaient probablement désarticulées ainsi que leur perforation pour faciliter l’extraction de la graisse. Les auteurs suggèrent enfin que la présence de traces d’abattage et d’activité humaine dans les Amériques avant il y a 37 000 ans est cohérente avec l’hypothèse que deux groupes humains distincts ont colonisé les Amériques : l’un avant le dernier maximum glaciaire (il y a -31 000 ans) et les autres avant il y a environ 16 000 ans. Êtes-vous intéressé par ce que vous venez de lire?