Qu’est-ce qui suggère que le monkeypox pourrait affecter près de 8 milliards de Terriens dans le futur, comme le Sars-CoV-2 avant lui ? “C’est difficile à prévoir aujourd’hui”, explique l’épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale de l’Université de Genève. Et pour répondre à cette question, vous devez examiner les patients qui ont été touchés par le virus à ce jour. Environ 18 000 cas de monkeypox ont été recensés dans le monde depuis début mai, en dehors des zones d’endémie en Afrique. La maladie a été signalée dans près de 80 pays et 70 % des cas sont concentrés en Europe. Mais la variole du singe ne frappe pas aveuglément pour le moment : l’épidémie touche essentiellement les hommes, et plus particulièrement ceux qui ont eu des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH dits multipartenaires). C’est ce qui se passe en France, où 1 837 personnes ont été officiellement reconnues comme ayant été infectées par la maladie. Selon les données partagées par la Santé publique de France, tous les cas de monkeypox recensés à ce jour sur le territoire concernent des hommes adultes, “à l’exception de douze femmes adultes et de deux enfants”. Selon la Santé publique française, « 96 % des cas où l’orientation sexuelle a été renseignée sont survenus chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes » et « 74 % déclarent avoir eu au moins 2 partenaires sexuels dans les trois semaines précédant le début de la symptômes. À l’heure actuelle, il est impossible d’expliquer avec certitude pourquoi les HSH vivaces sont particulièrement touchés par le monkeypox. “Nous manquons d’informations complètes, mais les données confirment plutôt un événement unique d’introduction puis de propagation, notamment dans la communauté HSH, après des événements hyperdispersés”, promeut Yannick Simonin, expert des virus émergents, dans Le Monde. Le journal du soir note que plusieurs grappes de cas ont été détectées après la Gay Pride à Maspalomas, aux îles Canaries, ainsi que le festival Darklands en Belgique début mai. Les interrogations sur la surreprésentation des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes parmi les personnes infectées sont d’autant plus aiguës que le monkeypox n’est pas, dans l’état actuel des connaissances scientifiques, considéré comme une maladie sexuellement transmissible. Sur son site Web, le ministère de la Santé déclare que “les relations sexuelles, avec ou sans pénétration, sont éligibles à une infection potentielle”. Il précise également que le virus peut se transmettre par contact direct entre la peau ou les muqueuses saines et les boutons ou la gale des individus infectés, mais aussi par “le linge partagé (vêtements, draps, serviettes)” ou par “contact prolongé en face à face”. , avec gouttelettes (recherche , éternuements)’. Des situations du quotidien qui poussent Yannick Simonin à appeler Le Monde “à faire attention à ne pas stigmatiser la communauté homosexuelle”. “La variole du singe n’est pas seulement une préoccupation de cette communauté, même si les cas y sont actuellement surreprésentés.” Yannick Simonin, expert des virus émergents dans le monde” Sur les réseaux sociaux, certains ont noté que les modes de transmission du monkeypox pourraient faire craindre une infection si le virus finit par être anéanti de la population actuellement touchée. Et surtout chez les plus jeunes dans un contexte de rentrée scolaire. Non parce que parmi ceux qui lèchent le bus bar, ceux qui mettent toujours leurs doigts dans la bouche après avoir tout touché, etc. C’est l’été, les magasins sont fermés et on le traite surtout comme une MST. – yare yare daze (@lydieinthetrain) 27 juillet 2022 En plus d’être transmis par contact avec des plaies… Avez-vous déjà réussi à empêcher un enfant de se gratter lorsqu’il avait la varicelle ? – yare yare daze (@lydieinthetrain) 27 juillet 2022 Au sujet d’une éventuelle propagation à la population générale, Antoine Flahault tente un parallèle : “On a l’exemple de l’épidémie de VIH qui a commencé dans les communautés homosexuelles masculines avant de se propager à l’ensemble de la population, mais la propagation a été exclusivement sexuelle et hématogène”. .” Cette fois, la transmission de la maladie “semble se faire principalement par le contact d’une peau malade et d’une peau saine, peut-être aussi à partir du sperme dans lequel le virus a été trouvé”, ajoute l’expert. Selon lui, la contamination par l’air ou par les surfaces semble rare, « aucun soignant [n’ayant] il a été infecté à nouveau au cours de son activité professionnelle ». Antoine Flahault identifie plusieurs leviers pour limiter l’évolution du monkeypox et empêcher sa propagation au plus grand nombre. D’abord, obtenir “un soutien fort des personnes concernées” pour tenir l’isolement au-delà des trois semaines prescrites en cas d’infection. Pour parvenir à cet accompagnement, les autorités sanitaires doivent mettre en place des « amortisseurs sociaux » tels que des arrêts maladie adaptés ou un suivi à distance pour briser le sentiment d’abandon. Enfin les “vaccins et antiviraux” arrivent. Depuis son lancement le 11 juillet auprès de l’ensemble de la population la plus exposée au risque de contracter la maladie, la campagne française de vaccination contre le monkeypox a démarré lentement, avant de s’accélérer à partir de la fin du mois. A l’échelle mondiale, “le problème auquel nous sommes confrontés, c’est le manque relatif de vaccins”, note l’épidémiologiste. Du côté des médicaments, il déplore “l’absence de certitude scientifique” quant à leur efficacité pour “réduire la période contagieuse et donc l’isolement des malades”. Pour mieux évaluer les risques de propagation du monkeypox à la population générale, des essais cliniques sur l’efficacité des traitements ainsi que de nouvelles recherches scientifiques sur la maladie sont donc nécessaires. L’observation peut sembler étrange, puisque le virus a été identifié et isolé pour la première fois en 1958, mais elle ne surprend pas l’expert. “La variole du singe reste peu connue des scientifiques, comme de nombreuses maladies tropicales négligées, car elle ne touche pas les populations des pays riches.” Antoine Flahault, épidémiologiste chez franceinfo Et notez qu’une situation similaire avait été observée pour le chikungunya ou le virus Zika. Par conséquent, on s’attend à ce que les nouvelles découvertes améliorent notre compréhension du monkeypox dans les semaines et les mois à venir. “La transmission de ce virus entre hommes ayant eu des relations sexuelles, par exemple, n’a pas du tout été signalée jusqu’à l’épisode actuel”, conclut l’épidémiologiste.