Les chances de survie du béluga diminuent. Près d’une semaine après sa découverte dans la Seine, loin de son habitat naturel dans les eaux arctiques, le béluga, aussi appelé baleine blanche, montre des signes d’amaigrissement. Mais le temps est compté. Face à ce “défi”, l’ONG de conservation des océans Sea Shepherd confie, par l’intermédiaire de sa responsable Lamya Essemlali, qu’elle a “peu d’espoir” de pouvoir maintenir l’animal en vie, provoquant une “course contre la montre”. “Très maigre”, le béluga présente également “des lésions cutanées dues à sa présence en eau douce”, a également indiqué la préfecture de l’Eure dans un communiqué.

Plusieurs tentatives d’alimentation

Ramené vendredi à l’écluse de Notre-Dame-de-la-Garenne dans l’Eure, le rorqual y est désormais retenu captif pour y être soigné. S’il a montré des signes de vitalité lundi matin, l’opération reste globalement sans grand succès jusqu’à présent. Plusieurs tentatives pour nourrir des harengs, des truites ou même des calmars ont jusqu’à présent échoué. “Ce que nous espérions, c’est que le stimulant de l’appétit lui permette de manger. Nous n’avons pas remarqué de différence significative”, a déclaré dimanche à BFMTV le président de Sea Shepherd France. Soigné par des experts dès qu’il atteint la Seine, le béluga apparaît déjà affaibli. Selon Lamya Essemlali, l’animal a probablement « cessé de manger avant d’entrer dans la Seine, puisque son état de maigreur est le résultat de plusieurs semaines, voire plusieurs mois sans nourriture ». “Elle souffre sans aucun doute d’une pathologie dont nous ignorons complètement la nature”, poursuit-il en expliquant son comportement.

Un sauvetage potentiel “extrêmement dangereux”

Face à cette situation extrêmement rare, les organismes gouvernementaux ont fait appel à un expert canadien avec qui ils ont déterminé plusieurs cas pour sauver le béluga. L’escorte de la baleine blanche vers l’estuaire de la Seine, une période prévue, est désormais considérée comme impossible en raison de son état de santé. “Nous sommes tous sceptiques quant à sa capacité à rejoindre la mer par ses propres moyens. Même si nous devions le ‘conduire’ en bateau, ce serait extrêmement dangereux, voire impossible”, pointe le patron de Sea Shepherd. En revanche, “un autre cas est, s’il en a la force, de l’emmener dans un lieu de soins pour qu’il puisse ensuite s’envoler vers la mer”, indique Isabelle Dorliat-Pouzet, secrétaire générale de la préfecture, à BFMTV. Euro. Un scénario compliqué, estime Thierry Bedossa, vétérinaire et président de l’association Agir pour la vie animale, qui rappelle que déplacer un animal sur 4 mètres n’est pas anodin. Un tel sauvetage est “extrêmement dangereux”, estime BFMTV, soulignant que l’animal est dans un “état de stress important”, coincé dans une serrure.

L’euthanasie est actuellement hors de question

La fin de vie de l’animal fait aussi partie des scénarios envisagés par les autorités qui évoquent peut-être “le laisser tranquillement finir sa vie comme quelqu’un de très malade qui n’a plus beaucoup d’espoir de vie”, souligne l’adjoint au maire. S’il n’y a pas d’optimisme, l’option d’euthanasier le béluga a été “empêchée” dimanche, selon Lamya Essemlali, alors que la baleine blanche “montre encore de la vigueur”. De toute façon, il ne semble pas viable de le laisser dans l’écluse où l’eau est stagnante et chaude. “Ils devraient être sortis dans les prochaines 24 à 48 heures”, précise le responsable de l’ONG. Juliette Desmonceaux avec l’AFP