La Chine a annoncé samedi 30 juillet qu’elle organiserait un exercice militaire “à balles réelles” dans le détroit de Taïwan, une initiative prise avant une visite potentiellement controversée à Taïwan de la présidente américaine Nancy Pelosi. Les manœuvres seront cependant d’une zone limitée et se dérouleront à proximité immédiate des côtes chinoises. La Chine considère Taïwan, une île d’environ 23 millions d’habitants, comme l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunir avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile.Chinois (1949). S’opposant à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin s’oppose à tout contact officiel entre Taïwan et d’autres pays. Lire aussi La visite de Nancy Pelosi à Taïwan irrite la Chine

Zones de tir au large de Taïwan

Les responsables américains visitent souvent l’île, mais la Chine considère la visite de Nancy Pelosi, l’une des plus hautes personnalités de l’État américain, comme un défi majeur. Dans ce contexte, les autorités chinoises en charge de la sécurité maritime ont annoncé qu’un “exercice militaire” se tiendra samedi au large de l’île de Pingtan, dans la province chinoise du Fujian (est) qui fait face à Taïwan. “Des balles réelles seront tirées (…) entre 8 heures du matin. et 21h00 (2h00 et 15h00 heure française) et toute entrée (dans ces eaux) sera interdite”, précise la presse. Communiqué daté de jeudi, mais seulement rapporté vendredi par les médias. Pingtan est le territoire contrôlé par la République populaire de Chine et est le plus proche de Taïwan : la zone des manœuvres de samedi se situe à environ 120 kilomètres des côtes de Taïwan.

Menace de “conséquences”

Nancy Pelosi n’est pas mentionnée dans le communiqué. Mais Pékin menace depuis plusieurs jours de “conséquences” s’il poursuit son plan de déplacement. “Ceux qui jouent avec le feu finissent par se brûler”, a déclaré jeudi le président chinois Xi Jinping à son homologue américain Joe Biden lors d’un entretien téléphonique sur la question taïwanaise. Vendredi, le secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken a déclaré qu’il espérait que son pays et la Chine géreraient “avec tact” leurs différends sur Taïwan. Washington n’entretient pas de relations diplomatiques avec Taipei et reconnaît le régime communiste de Pékin comme le seul représentant de la Chine. Mais les États-Unis vendent des armes à l’île et vantent son régime “démocratique”. A lire aussiA Kyiv, Nancy Pelosi affiche le soutien de Washington à l’Ukraine Le voyage potentiel de Nancy Pelosi à Taïwan pourrait avoir lieu dans les prochains jours. Le général Mark Milley, chef d’état-major de l’armée américaine, a déclaré à la presse que si elle demandait un “soutien militaire”, il “ferait tout ce qui est nécessaire pour assurer” un déroulement “sûr” de sa visite. VOIR AUSSI – Taïwan : Lavrov se dit favorable à la “politique d’une seule Chine”