Pékin “suspendra les négociations sino-américaines sur le changement climatique” et annulera une conversation entre les chefs militaires ainsi que deux réunions sur la sécurité, a annoncé le ministère chinois des Affaires étrangères, quelques jours après la visite à Taïwan du président de la Chambre des représentants de la République populaire de Chine. .États-Unis. Nancy Pelosi. Il a reproché à ce dernier de traiter avec “mépris” l’opposition de la Chine à sa visite. La Chine et les États-Unis, les deux plus grands émetteurs de gaz à effet de serre au monde, ont conclu un accord surprise sur le climat lors du sommet COP26 à Glasgow l’année dernière. Ils se sont engagés à travailler ensemble pour accélérer l’action climatique au cours de la prochaine décennie et à se réunir régulièrement pour « faire face à la crise climatique ». Le département d’Etat a également indiqué qu’il suspendait sa coopération avec Washington sur le rapatriement des immigrés illégaux, ainsi que sur la justice, la criminalité transnationale et la lutte contre la drogue. Suspendre le dialogue sur le changement climatique est “fondamentalement irresponsable”, a rétorqué le porte-parole de la sécurité nationale américaine, John Kirby. “La Chine ne punit pas seulement les États-Unis, elle punit le monde entier”, a-t-il ajouté. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a pour sa part exprimé sa déception. Pour lui, “il est impossible de résoudre les problèmes les plus pressants du monde sans un dialogue et une coopération efficaces entre les deux pays”, a déclaré son porte-parole.
“Calmer le ton”
Les États-Unis ont également appelé la Chine à mettre fin à ses manœuvres militaires après la visite controversée de Nancy Pelosi à Taïwan. “Les Chinois peuvent faire beaucoup pour réduire les tensions en arrêtant leurs exercices militaires provocateurs et en calmant le ton”, a déclaré John Kirby. La mobilisation d’avions de combat et de navires de guerre, le plus grand exercice militaire chinois près de Taïwan en réponse au voyage de Mme Pelosi cette semaine, s’est poursuivie vendredi pour une deuxième journée consécutive, avec des manœuvres de claquement de Taipei qui durent littéralement depuis trois jours. La Maison Blanche avait auparavant convoqué l’ambassadeur de Chine à Washington, condamnant “les opérations militaires de la Chine qui sont irresponsables et contraires à notre objectif de longue date de maintenir la paix et la stabilité dans le détroit de Taiwan”, selon M. Kirby. Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a répondu en accusant les États-Unis d’”avoir l’habitude de créer un problème et d’utiliser ensuite ce problème pour atteindre ses objectifs”. Les exercices militaires se poursuivront jusqu’à dimanche midi.
“Ligne médiane”
Selon Taipei, à 17 heures vendredi (5 heures du matin, heure de Montréal), un total de 68 avions chinois et 13 navires de guerre avaient franchi la “ligne médiane” du détroit de Taiwan, qui sépare l’île du continent. La veille, Pékin avait déjà lancé une douzaine de missiles balistiques et déployé ses forces aériennes et navales dans les six zones maritimes choisies pour les manœuvres à travers Taïwan, s’approchant jusqu’à 20 km des côtes et perturbant les routes commerciales des plus fréquentées du monde. “Nous ne nous attendions pas à ce que notre infâme voisin montre sa puissance à notre porte et mette arbitrairement en danger les voies navigables les plus fréquentées du monde avec ses exercices militaires”, a déclaré le Premier ministre taïwanais aux journalistes. Su Tseng-chang. La chaîne de télévision publique CCTV a affirmé que des missiles chinois avaient même survolé Taïwan pour la première fois. Taipei n’a pas confirmé. A Pingtan, une île chinoise non loin des manœuvres en cours, des journalistes de l’AFP ont vu un avion de chasse dans le ciel vendredi à la mi-journée. Portant des parapluies pour se protéger du soleil brûlant, les touristes ont tenté de prendre des photos de l’appareil alors qu’un navire de guerre chinois se profilait au loin dans le détroit de Taïwan. Le Japon a émis une protestation diplomatique officielle contre Pékin, estimant que cinq des missiles chinois tombaient dans sa zone économique exclusive. A Tokyo, dernière étape de sa tournée asiatique, Mme Pelosi a déclaré que les Etats-Unis “ne permettraient pas” à la Chine d’isoler Taïwan, assurant que son voyage “n’avait pas pour but de changer le statu quo ici en Asie, de changer le statu quo”. Dans Taiwan.” Les analystes s’accordent à dire que, malgré ces exercices militaires, Pékin ne veut pas d’affrontement armé pour l’instant. “La dernière chose que souhaite Xi, c’est le déclenchement d’une guerre accidentelle”, a déclaré à l’AFP Titus Chen, professeur à l’Université nationale Sun Yat-sen de Taïwan.