franceinfo : Quel est l’impact de la sécheresse sur les agriculteurs ? Yannick Fialip : Nous avons des animaux, qui sont généralement dans les pâturages en ce moment, qui n’ont rien à manger. Il faut apporter du fourrage stocké à cette source, qui était destiné à l’alimentation des animaux en hiver, qui est utilisé de juillet à août. “Nous atteignons les stocks. C’est inhabituel pour nous. Nous sommes très préoccupés par la capacité de nombreux éleveurs à pouvoir nourrir leurs troupeaux pendant l’hiver 2022-2023.” Yannick Fialip chez franceinfo Cette sécheresse sévère a combiné deux conditions : un manque de pluie important et des températures très élevées qui ont eu un effet « asséchant » sur les plantes qui ont asséché de nombreuses plantes, notamment fourragères. Nous avons dû récolter très tôt, surtout le maïs. Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a expliqué qu’en termes d’aide, cela nécessitera une évaluation post-urgence. Aurez-vous besoin d’une aide supplémentaire de l’État? Il existe un fonds de secours pour aider les agriculteurs à accéder à une aide pour acheter du fourrage, financé à 50 % par les agriculteurs et à 50 % par l’État. Nous devons pouvoir l’activer dans de nombreux départements pour donner de l’argent aux agriculteurs. Surtout, il y a un meilleur ajustement des prix payés aux agriculteurs. Le prix du lait en France est inférieur de 20 % au prix du lait payé aux autres producteurs européens, notamment l’Allemagne et les Pays-Bas. Une des premières mesures serait de mieux rémunérer nos éleveurs, ce qui leur permettrait d’avoir une meilleure trésorerie et d’assurer la pérennité de la filière, car il y a un gros risque que certains éleveurs décident de décapitaliser leurs troupeaux face à cette situation . condition. Y a-t-il des éleveurs qui doivent vendre leur bétail plus tôt que prévu ? Nous commençons à recevoir un afflux d’animaux. On avait vu ce phénomène au printemps quand on avait vu un certain nombre de souches mères – des mères, qui sont des veaux – qui étaient arrivées sur le marché. Nous craignons que cet automne ne se produise très rapidement, les éleveurs n’ayant pas assez de nourriture, pas assez d’argent. Tout le travail du ministre doit se faire autour de cela pour éviter la perte d’animaux. Si nous perdons le troupeau mère, nous perdons la capacité de produire des veaux pendant trois ans. Je pense que dans les mois à venir, nous aurons une pénurie de lait en France. Pour faire du lait, il faut du fourrage, principalement de la luzerne et du maïs, qui ont très peu poussé cette année. On risque donc de manquer de lait cet automne et cet hiver.