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Cette “nouvelle ambition” d’un président de la République, accusé tout au long de son quinquennat par des organisations écologistes de ne pas avoir pris les mesures adéquates contre le réchauffement climatique, peut être discutable. D’autant plus qu’il n’est pas né spontanément. Elle vient de la pression exercée par le bon score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle. Devenus précurseurs de l’aménagement écologique, les “révolutionnaires” ont recueilli 22% des suffrages le 10 avril et obtenu des cotes importantes auprès des moins de 35 ans. La manière dont ses électeurs seront signalés au second tour est devenue déterminante, alors que la seule consigne qu’ils ont reçue est de ne pas voter pour Marin Lepen.
Nouvelle approche
Pour ne pas être coupé d’un jeune homme qui, face au changement climatique et à la dégradation de la biodiversité, rêve d’un autre monde, outré que rien n’avance assez vite, Emmanuel Macron se devait d’envoyer des messages forts. Il a traité des concepts de « conception écologique » et de « futur commun » développés par Jean-Luc Mélenchon. Il a soutenu plusieurs engagements inclus dans le projet du candidat, comme la rénovation thermique de 700 000 logements par an tout au long de son quinquennat. En revanche, il supposait deux principaux désaccords, l’un sur l’énergie nucléaire et l’autre sur le sous-développement.
La partie la plus intéressante du discours de Marseille portait sur la façon dont, notamment, le président sortant serait en mesure, s’il était réélu, de réaliser son ambition. La démission de Nicolas Hulot, qui avait été nommé en 2017 ministre d’État, ministre de l’Écologie et des Solidarités, avec le numéro trois du gouvernement, reste un échec cuisant. En quittant son ministère, le militant écologiste avait déploré son extrême solitude au milieu de structures gouvernementales et administratives qui continuaient de penser et de fonctionner comme avant.
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Emanuel Macron tire les leçons de ces blocages. Dans la figure qu’il défend, le premier ministre en charge des affaires interministérielles est celui qui dirigera la planification écologique, appuyé par deux ministres « puissants », l’un chargé de la « planification énergétique », l’autre de la « planification écologique territoriale ». Planification”. en collaboration avec les élus locaux.
Tout dans le détail reste encore à inventer, mais finalement l’intention est assumée : l’action publique, dans son ensemble, doit être repensée à l’aune de la transition écologique. Parallèlement, une nouvelle approche, moins verticale, plus participative, plus décentralisée, se dessine, pour tenter de donner corps à cette révolution présentée comme l’ambition de toute une nation. On peut regretter que la mue ait eu lieu si tard, mais on peut aussi se réjouir qu’elle soit enfin confirmée.
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