• Lire aussi : Canicule en Europe : les déplacés craignent que ce ne soit que le début « C’est comme le serpent qui se mord la queue. Ici, les structures d’aujourd’hui utilisent la climatisation pour se rafraîchir, ce qui contribue au réchauffement climatique, alors que nous pouvons nous inspirer des structures anciennes pour construire des maisons mieux adaptées », explique Blanca Espirages, une architecte andalouse visitant les rues de Grenade avec Le Journal. Depuis plusieurs semaines, l’Espagne étouffe sous des températures approchant ou dépassant les 40°C selon les régions. Dans le sud du pays, en Andalousie, le mercure a atteint plusieurs fois les 45°C. Mais malgré le soleil de plomb et la chaleur extrême, certains quartiers se portent mieux grâce à la façon dont ils ont été construits et conçus il y a plus de 800 ans. Quand on arpente les rues du quartier Albaicín à Grenade, dans le sud de l’Espagne, on sent tout de suite qu’il fait plus frais qu’en centre-ville. Pourtant, moins d’un kilomètre sépare les deux quartiers. “Ici, il fait facilement 5 à 10 degrés de moins qu’au centre de Grenade”, précise l’architecte. Architecture personnalisée Pour éviter la surchauffe pendant les périodes de forte chaleur, les rues et les maisons méditerranéennes, comme ici à Albaicín, ont été construites avec bon sens pour s’adapter au climat naturellement chaud et sec, explique Mme Espirages. Les rues étroites permettent la circulation et la création de courants d’air. Les murs des maisons, épais d’un mètre et recouverts de chaux, empêchent la chaleur d’entrer. Les espaces verts dans les jardins ou les cours contrôlent le climat à la maison. Si ces constructions apparaissent comme une solution d’avenir alors que les températures ne font qu’augmenter d’année en année, Mme Espirages est bien consciente que tant que le gouvernement ne fera rien, rien ne changera. “Malheureusement, il est beaucoup plus facile de construire d’énormes bâtiments basés sur des technologies comme la climatisation au lieu de repenser nos structures”, déplore-t-il. Aussi au Québec Loin du même climat que l’Andalousie, il faudrait aussi repenser la façon dont on construit nos maisons au Québec, notamment en utilisant des sources renouvelables et renouvelables comme le bois et avec une meilleure isolation des maisons, souligne André Casault, professeur à l’École d’architecture de l’Université Laval. “Il y a des leçons à tirer des constructions passées, mais il faut quand même se dire que le contexte est très différent et qu’il va falloir s’adapter”, explique-t-il. – Avec la collaboration de Nora T. Lamontagne
Petites fenêtres pour faire face à la chaleur
Les petites fenêtres empêchent la lumière et la chaleur excessives de pénétrer à l’intérieur de la maison. Il reste donc frais. La nuit, lorsque la température devient plus agréable, les habitants de ces maisons qui n’ont pas besoin de climatisation peuvent ouvrir leurs fenêtres pour faire circuler l’air. “Les gens qui ont aussi des patios ont encore plus de ventilation avec ce système”, explique Blanca Espigares, une architecte espagnole.
Îlots de fraîcheur intérieurs
Les carmenes, maisons situées dans le quartier Albaicín de Grenade, ont pour la plupart une ou parfois même plusieurs cours. Ces “chambres” vous permettent de créer un véritable îlot de fraîcheur pour votre intérieur. «Grâce à la pièce d’eau et aux plantes, cela aide vraiment à contrôler la température. On peut choisir un arbre très feuillu pour avoir plus d’ombre l’été et qui perd ses feuilles l’hiver pour avoir plus de soleil par exemple”, explique Blanca Espigares, architecte espagnole. En ouvrant les fenêtres donnant sur ces cours, on peut aussi ventiler la maison avec de l’air frais.
Des murs de près d’un mètre d’épaisseur
Grâce à une épaisseur qui varie de 80 cm à parfois 1 mètre, les murs peuvent absorber la chaleur avant qu’elle n’atteigne l’intérieur de la maison, “ce qui permet de maintenir une bonne température”, explique Blanca Espigares, architecte et guide espagnole Andalousie. , Espagne. Aussi, les bâtiments sont recouverts de chaux, un produit particulièrement présent à Grenade, qui permet de réfléchir la lumière grâce à sa couleur blanche et donc ne stocke pas la chaleur.
après-midi épuisants
A Grenade, c’est surtout l’après-midi que la chaleur est plus supportable. Vers 16h, il faisait 41°C dans le centre-ville. Notre journaliste l’a ressenti immédiatement, dès qu’elle a mis les pieds dans la ville la semaine dernière. Bien qu’il ait fait des reportages pendant des jours dans l’Europe brûlante, c’était le deuxième jour le plus chaud qu’il ait rencontré. Sauf que son séjour à Madrid était plus chaud. « C’est pour ça qu’on fait la sieste ici ! La chaleur nous fatigue ! explique Blanca Espigares. “C’est pour cette raison que les Espagnols profitent de l’heure tardive pour aller dîner vers 21 heures”, ajoute-t-il. “Si on ne s’organisait pas en fonction de la chaleur, on ne ferait rien”, ajoute-t-il.
Des rues étroites pour l’air frais
Dans le quartier Albaicín, situé à Grenade, en Espagne, les rues sont très étroites. Construites au XIIIe siècle, ces rues apportent de la fraîcheur en laissant souffler le vent. L’étroitesse permet également de se protéger du soleil, car presque toutes les heures de la journée il y aura de l’ombre grâce aux bâtiments. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.