Ses écrits sur Taïwan et la visite de Nancy Pelosi dans l’île mettent ainsi en évidence les divergences d’opinions parmi les membres de la Gauche unie sous la bannière Nupes. Jugeant que « Taiwan est une composante à part entière de la Chine », Jean-Luc Mélenchon a ainsi assumé un terme qui défendait le régime de Pékin mais a été rejeté par les autorités de Taipei.

Écologistes et socialistes en partie

Une position conforme à la “doctrine fixe” d’”une seule Chine” adoptée par la France depuis le général de Gaulle en 1964 et la nécessité d’éviter “un nouveau front de guerre”, plaide-t-il, soutenu par ses troupes LFI. Blasonné sur Twitter par l’ambassade de Chine, l’ancien candidat à la présidentielle s’est attiré les foudres des écologistes et des socialistes, membres des Nupes, tandis que les communistes ont utilisé un vocabulaire proche du sien. « La visite officielle de Nancy Pelosi à Taïwan se voulait un coup de pouce. s’avère être une provocation insignifiante dans une situation mondiale déjà très dangereuse », a tweeté vendredi le secteur Europe internationale du PCF. Mais chez les écologistes d’EELV, le secrétaire national Julien Bayou dénonce “un vrai cynisme” de Jean-Luc Mélenchon, dont la “vision” en matière de géopolitique semble “assez ancienne”. Quant au patron du PS, Olivier Faure, il juge que si “la faisabilité de la visite de Nancy Pelosi à Taïwan est discutable, la volonté du peuple taïwanais de vivre démocratiquement ne l’est pas”. En écrivant que “les Chinois résoudront le problème entre eux”, Jean-Luc Mélenchon “laisse ainsi la porte ouverte à l’annexion”, a déploré Olivier Faure dans un entretien au Journal du Dimanche, soulignant “la singularité des socialistes”. exceptions lorsqu’il s’agit de défendre la démocratie et les droits de l’homme.

“Défendre la cause des tyrans”

L’épisode confirme que, unis en juillet et août lors des votes de la Chambre sur les mesures de pouvoir d’achat, les membres du Nupes ne sont pas unis sur les dossiers diplomatiques, ayant également acté de l’accord qui a scellé leur alliance en mai avant la législation de juin. élections. L’invasion de l’Ukraine par la Russie en février avait déjà mis en lumière des divergences d’opinions, entre écologistes réclamant des livraisons d’armes aux Ukrainiens et rebelles prônant un “désalignement” avec la Russie ou les Etats-Unis. Mardi, les divisions se sont traduites par le vote de l’Assemblée nationale pour la ratification des protocoles d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN dans le contexte de la guerre en Ukraine : députés PS et écologistes ont voté pour, députés LFI contre. “Des visions opposées du monde”, note l’eurodéputé PS/Place publique Raphaël Glucksmann, qui critique ce qu’incarne Jean-Luc Mélenchon dont “l’anti-américanisme” est “fixé comme une boussole” et “conduit à défendre la cause des tyrans” . .

Une discussion jugée “saine”

La sortie du leader Insoumi s’avère aussi être une aubaine pour les socialistes dissidents qui avaient refusé de voir le PS s’allier avec la LFI dans le Nupes. La Nupes, c’est « une alliance d’opportunisme sans ligne ! », pointe-t-il du doigt le maire PS du Mans Stéphane Le Foll, jugeant le « débat » ouvert par Jean-Luc Mélenchon de « sain » car c’est une opportunité pour la gauche de « rester internationaliste, européenne et surtout non ». no -aligned’ tel que pris en charge par LFI. Dans la majorité présidentielle, l’eurodéputée LREM/Renaissance Nathalie Loiseau dénonce les positions “scandaleuses” de Jean-Luc Mélenchon. “La politique d’une seule Chine est celle de tout le monde, personne ne la conteste”, mais “ce n’est pas du tout ce qu’a écrit votre chef”, a-t-il déclaré sur Twitter à Manuel Bompard, le bras droit de M. Mélenchon. La France a confirmé jeudi par l’intermédiaire de sa ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna qu’elle “poursuivait sa politique d’une seule Chine”, tout en soulignant que “la visite du président ou du président de la Chambre des représentants américaine n’est pas inédite” à Taïwan et qu’”en aucun cas cas”, “ne devrait pas être utilisé comme prétexte par la Chine pour intensifier les mesures qui augmenteraient la tension”.