LOU BENOIST sur AFP La sécheresse entraînera-t-elle des pénuries de lait ? (photo indicative). GÉORGIE – Avec d’intenses canicules et des pénuries d’eau, les vaches surchauffent également en France. Alors que les agriculteurs commencent à s’inquiéter pour leurs stocks fourragers, alors que la majeure partie du pays ne cultive presque plus d’herbe, la production laitière pourrait également souffrir des canicules successives. “Il y a déjà une baisse de 1,4 % de la production laitière en France au premier semestre”, a déclaré lundi 8 août à RTL la présidente de la Fédération nationale des syndicats d’agriculteurs (FNSEA) Christiane Lambert. , rappelant que cette baisse s’observe aussi à l’échelle mondiale “pour différentes raisons”. “Là, le climat en rajoute”, a-t-il prévenu. De son côté, dans Le Parisien, Yannick Fialip, président de la commission financière de la FNSEA, va plus loin en affirmant que “dans les prochains mois nous aurons une pénurie de lait en France”. Vous ne pouvez pas voir ce contenu car vous avez refusé les cookies liés au contenu de tiers. Si vous souhaitez voir ce contenu, vous pouvez modifier vos préférences.
Et pour cause, le bétail étouffe depuis plusieurs semaines maintenant. Une vache laitière peut “perdre jusqu’à 20% de sa production lorsque les températures dépassent 35 degrés Celsius”, mais elle peut aussi “avorter et perdre son veau”, expliquait Christiane Lambert à l’AFP mi-juillet. Pour lutter contre cela, David Gollentz, patron des “Yaourts de Sandrine” dans le Haut-Rhin, a installé des brumisateurs pour rafraîchir ses 60 vaches. “Si elles sont meilleures, elles produisent un meilleur lait”, a-t-il déclaré à France Bleu. Pendant les périodes de chaleur, les niveaux de protéines et de matières grasses chutent un peu. Ce rafraîchissement permet de maintenir un bon rythme. »

Sécheresse historique

A Archignac (Dordogne), Denis Dezon a installé quatre ventilateurs géants de 5 mètres de diamètre dans un hangar pour soulager ses vaches laitières, en plus de les surveiller avec ses deux salariés. Une décision prise après les avoir vus en “détresse thermique” l’an dernier, a-t-il confié à France Bleu. A ces canicules s’ajoute la sécheresse historique que traverse la France pour les agriculteurs. “La situation de sécheresse conjuguée aux canicules qui affectent extrêmement la France depuis plusieurs mois ont eu des conséquences extrêmement graves pour l’agriculture, qui auront sans aucun doute un impact sur l’alimentation des Français”, alerte la FNSEA dans un communiqué publié en août. 5. [#CP] #Sécheresse & ##Chaleur historiques, #agriculteurs en première ligne ! Toutes les productions agricoles… — FNSEA (@FNSEA)
Voir le tweet Selon le premier syndicat agricole, “la croissance de l’herbe est complètement détruite, ce qui oblige de nombreux agriculteurs à démarrer prématurément leurs stocks de fourrage prévus pour l’hiver”. “Au 1er août, nous sommes passés aux rations fourragères d’hiver de maïs, de foin et d’emballage, témoigne notamment au Télégramme Mathieu Le Floch, qui élève 150 bovins, dont 67 vaches laitières, dans le Finistère. Sauf que c’est ce qu’on a surtout fait en novembre. »

La FNSEA demande un soutien financier aux agriculteurs

“La reproduction est vraiment à risque, s’inquiète Christiane Lambert sur RTL. Pas de pâturage : pas de maïs signifie pas de fourrage pour les animaux en stock et les éleveurs ne pourront pas racheter de fourrage car les prix pratiqués aujourd’hui pour leurs produits ne leur permettront pas d’éviter ce coût. Tout en saluant l’activation d’une cellule interministérielle de lutte contre la sécheresse par la Première ministre Élisabeth Borne, la FNSEA appelle à « un soutien direct aux agriculteurs par des mesures de soutien monétaire : banques, assurances, caisses MSA (Mutualité sociale agricole, ndlr), fournisseurs, fiscalité administration…”. Car outre l’élevage, plusieurs filières, dont la pomme de terre et la betterave, sont durement touchées par le manque de précipitations et les restrictions d’utilisation de l’eau liées à la sécheresse – juillet a été le mois le plus humide jamais enregistré en France. Au Nord, où la culture de la pomme de terre ne bénéficie pas d’exemptions aux restrictions d’utilisation de l’eau, les agriculteurs craignent le pire. “S’il ne pleut pas d’ici le 15 août, je risque une perte de rendement de 50%”, a déploré à l’AFP Denis Bollengier, l’un d’entre eux, certaines de ses pommes de terre étant réduites à la taille d’une balle de ping-pong en raison de la pénurie. de l’eau. Il est peu probable que la météo aide les agriculteurs, la vague de chaleur d’aujourd’hui se poursuivant au moins jusqu’au 13 août. “Le nombre de départements en vigilance orange (canicule) devrait augmenter au cours de la semaine”, prévient Météo France. Côté température, “ça va se réchauffer partout, on va vers un nouveau pic de chaleur qui touchera la quasi-totalité de la France en fin de semaine, à commencer par le sud du pays”, a déclaré Christelle Robert, prévisionniste à le service météorologique, détaillé à l’AFP. Les seules zones qui devraient rester en dessous de 30 degrés en milieu de semaine sont le long de la Manche. À voir également sur Le HuffPost : Face à la pénurie d’eau potable, quelles alternatives ? Vous ne pouvez pas voir ce contenu car vous avez refusé les cookies liés au contenu de tiers. Si vous souhaitez voir ce contenu, vous pouvez modifier vos préférences.