A six jours du second tour de l’élection présidentielle, cette répression a été critiquée par l’opposition. Sur Twitter, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, notamment, ont dénoncé l’officialisation de cette mesure. “A quelques jours de la fin de son mandat, Emmanuel Macron a publié le décret de suppression de notre corps diplomatique. “Il veut remplacer les fonctionnaires impartiaux par l’arrogance”, a expliqué le candidat de la Coalition nationale, qui promet de restaurer “une capacité diplomatique fondée sur la valeur et l’intérêt national” s’il est élu. Pour Jean-Luc Mélenchon, « la France voit la destruction de son réseau diplomatique après plusieurs siècles. Le deuxième au monde. Les amis de promotion pourront être nommés. Immense tristesse. » Le député LR Eric Ciotti souligne lui aussi ‘la fin d’une époque. Macron coupe ce jour, un nouveau pilier de notre État souverain. Au ministère des Affaires étrangères, la fronde a commencé à monter en octobre, lorsque la question s’est éclaircie. La mesure concerne deux corps au cœur du travail de la diplomatie française : celui des conseillers des affaires étrangères et celui des ministres plénipotentiaires, “disparus” depuis 2023. Ces hauts fonctionnaires seront alors appelés à rejoindre un nouveau “gouvernement” . de l’État », où se réuniront les cadres formés de l’École nationale de gestion (ENA), remplacée par l’Institut national d’administration publique depuis janvier 2022. Lire aussi Article destiné à nos abonnés La colère froide des diplomates contre l’Elysée
En conséquence, les hauts responsables des affaires étrangères rejoindront une équipe conjointe de responsables gouvernementaux, qui seront chargés de passer d’un ministère à l’autre tout au long de leur carrière. Dans cette future équipe d’état-major, les diplomates seront contactés par des préfets, des adjoints au maire ou des inspecteurs généraux des finances.

800 hauts fonctionnaires intéressés

Au total, environ 800 cadres supérieurs du ministère des Affaires étrangères, parmi 1 800 cadres de catégorie A. concours oriental sélectif. Ils pourront rester dans leur ancienne instance « en voie d’extinction », mais ils seront incités à se tourner vers la nouvelle instance interministérielle, sans grande publicité, ils craignent dans les deux cas, de poursuivre leur carrière. Une évolution qui passe mal auprès des concernés. “La réforme blesse profondément les fonctionnaires du ministère et suscite de vives inquiétudes”, s’est dit en décembre Olivier Da Silva, responsable CFDT du Quai d’Orsay, “très engagé” dans le projet. “Nous n’improvisons pas la diplomatie. “C’est vraiment un apprentissage qui s’acquiert sur le terrain, au gré des affectations”, s’insurge, pour sa part, un ambassadeur placé à l’étranger, sollicité par l’Agence française. Aux yeux de ses architectes, la réforme vise cependant à dynamiser sa carrière en puisant dans un cercle plus large de candidats et en passant “de la logique du régime à la logique de l’emploi”. “Les fonctionnaires, pas plus que les salariés du secteur privé, ne sont pas interchangeables”, a répondu un groupe de diplomates réunis sous le nom de Théophile Delcassé, le ministre des affaires étrangères qui imposait les concours d’entrée à la carrière diplomatique, jusqu’alors privilège des nobles, début du 20ème siècle. Lire aussi Article pour nos abonnés « Que sera la diplomatie sans diplomates, dans un monde de plus en plus imprévisible et complexe ? »
Le monde avec l’AFP