La transmission communautaire serait donc inexistante, comme en témoignent les données régionales de santé publique. Nous avons 5 cas confirmés en laboratoire en ce moment et moins de 5 cas en cours d’investigation, indique Mathieu Boivin, représentant du CIUSSS de la Capitale-Nationale. Il a donc dressé le premier bilan du monkeypox au Québec depuis l’apparition du virus dans la province en mai dernier. Un dossier très mince, cependant, les autorités de santé publique ont refusé d’élaborer ou d’accorder des interviews à ce sujet. Lésions cutanées associées au monkeypox Photo : iStock Les cas confirmés n’ont pas nécessairement été signalés récemment, du moins le CIUSSS en convient, sans aller plus loin. Il est également impossible de savoir quand la première personne infectée dans la région a été diagnostiquée ou même si les infections sont toujours actives. La santé publique régionale effectue depuis plusieurs semaines des contrôles des cas suspects de monkeypox, mais sans fournir d’évaluation publique des résultats. Invité à commenter, l’Institut national de santé publique du Québec a préféré renvoyer la balle au CIUSSS.
souffrir d’une maladie
Si le portrait de la province est difficile à obtenir, il est admis que Montréal demeure l’épicentre de l’épidémie de monkeypox au Québec, avec près de 299 des 346 cas signalés le 27 juillet. Malgré le calme dans la capitale, des appels à la vigilance ont été lancés pour ne pas baisser la garde. Dr. Réjean Thomas, fondateur de la clinique L’Actuel de la métropole, a vu plus d’une centaine de personnes atteintes de la variole du singe depuis le printemps. Si la maladie est considérée comme bénigne, les formes sévères sont plutôt rares, cela rappelle que les malades vivent une période plutôt douloureuse. En plus d’un isolement de deux à quatre semaines en plein été, certains ont dû être hospitalisés. Il a cité l’exemple d’un patient qui ne pouvait plus manger. En plus des symptômes pseudo-grippaux, le Dr Thomas signale de gros ulcères très douloureux, en particulier dans la bouche ou les organes génitaux. Les lésions apparaissent généralement plus tardivement au cours de l’infection, après la fièvre et les courbatures. Dr Réjean Thomas Photo : Radio Canada
La vaccination est recommandée
Réjean Thomas ne croit pas que les autres régions du Québec soient à l’abri de l’augmentation des cas de monkeypox. Pendant la saison estivale et avec les vacances, il s’attend à une plus grande mobilité et donc à un risque accru de transmission interrégionale. Nous sommes notre préoccupation, a-t-il confié en entrevue à Radio-Canada mercredi. Il a notamment évoqué les festivités entourant la Fierté Montréal, qui se sont déroulées du 1er au 7 août. Les Québécois iront à la Fierté, estime le Dr Thomas, qui exhorte les participants à la vigilance. Selon la santé publique du Québec, la communauté LGBTQ+ est la plus à risque, particulièrement les hommes. Pour prévenir les épidémies, le Dr Thomas préconise des tests rapides, une vaccination accessible et des études pour mieux comprendre la maladie. Les médecins ont actuellement, selon lui, très peu de preuves. Il faudra une certaine expertise en développement, affirme-t-il, dans l’espoir de commencer la recherche. La vaccination reste le meilleur moyen d’arrêter la propagation du monkeypox. Photo : La Presse canadienne/Graham Hughes Lors de l’inoculation, il n’a pas été impressionné par la capacité offerte au Québec. Le vaccin est disponible dans deux centres de vaccination, les Promenades Beauport et le CLSC de la Haute-Ville. Aucun rendez-vous n’est disponible avant la semaine du 15 août.
Augmentation de la demande
Une augmentation de la demande pour le vaccin a été observée surtout ces derniers jours, rapporte Mathieu Boivin. Peu de doses sont disponibles pour le moment et il y a une gestion stricte du vaccin pour éviter le gaspillage des doses, d’où la distribution en seulement deux endroits, ajoute-t-il. « Les activités de la Fierté gaie et les grands festivals à Montréal incitent les clients qui veulent participer à se protéger. » — Citation de Mathieu Boivin, représentant, CIUSSS de la Capitale-Nationale De plus, l’offre sera réduite durant le mois d’août. L’offre sera moindre au cours des prochaines semaines en raison des congés du personnel, explique M. Boivin. Seuls trois jours de vaccination seront offerts la semaine du 8 août et quatre jours la semaine du 15 août. Selon le CIUSSS de la Capitale-Nationale, un total de 654 résidents de la grande région de Québec ont été vaccinés jusqu’à présent. L’augmentation de la demande est également constatée au CISSS de Chaudière-Appalaches, où un total de 234 vaccins ont été administrés à ce jour. La région compte cinq sites de vaccination de masse. Geneviève Dion, adjointe au PDG pour les communications et les relations publiques, cite les mêmes raisons que sur la côte nord pour expliquer l’augmentation de la demande pour le vaccin. Aucun cas de variole n’a été signalé en Chaudière-Appalaches jusqu’à maintenant.