Posté à 16h33
                Mario GilbertLa Presse Canadienne             
                Lila Dussault La Presse             

La famille a annoncé la nouvelle de son décès dans un court message posté sur la page Facebook de la fiancée du chanteur, Pascal Lanari, sans donner de détails sur les causes du décès. Il souffrait de la maladie d’Alzheimer. Il est décédé entouré des siens, a confirmé son petit-fils Bleu Reef Obermayr à La Presse. Le chanteur a récemment été admis en soins palliatifs. “C’était un grand homme”, a déclaré son petit-fils. Il était gentil, il avait bon cœur. C’est lui qui m’a donné envie de faire de la musique. Dans ses chansons, Bleu Reef Obermayr, le rappeur de 29 ans, rend un hommage particulier à Paolo Noël. “Quand j’étais petit, le petit voilier me chantait et je pensais que ce n’était qu’une chanson”, se souvient-il. Puis j’ai réalisé que c’était spécial. Que j’y avais droit. » Le Premier ministre François Lego a adressé dimanche après-midi ses condoléances à la famille et aux amis du défunt. “J’ai de bons souvenirs de ce charmant chanteur, de Toast and Coffee, du music-hall des jeunes et de son rôle difficile dans Omertà”, a-t-il écrit sur Twitter. Né à Montréal le 4 mars 1929, Paolo Noël passe une partie de son enfance en Gaspésie avant de revenir dans le diocèse. Une imitation très réussie du charmant chanteur français Tino Rossi lui permet de remporter un concours de radio au CKAC en 1948. L’année suivante, il fait ses débuts au cabaret en s’adjugeant les succès de Rossi et de “Operetta Prince Luis Mariano”. Il en profite cependant pour glisser dans sa tournée de chant, s’accompagnant à la guitare, ses propres compositions. Il intègre ensuite pendant plusieurs années la troupe de voyage de Jean Grimaldi, parcourant “l’Amérique française” de ses critiques burlesques parsemées de numéros de chansons. Pendant tout ce temps, il enregistre ses premiers albums, aux titres allant du chant des fleurs bleues à l’ode à la mer et aux bateaux, en passant par l’héritage chrétien. Il connaîtra ainsi un grand succès avec des titres tels que la Vierge Marie, le chant du petit voilier ou encore le plus beau tango du monde. Il apparaît également à la radio CKVL et à la télévision de Radio Canada – le Variety Music-Hall, en 1955. Parallèlement, il joue dans de nombreux cabarets populaires montréalais et devient le maître de cérémonie du Café Havana et de la célèbre Casa Loma. Il a ensuite piloté diverses émissions à la Télé-Métropole, dont Toast et café (avec Dominique Michel), Le music-Hall des jeunes et Les tannants de chez-nous (avec Gilles Latulippe). En 1968, les lecteurs du “journal potin” Télé-Radiomonde l’élisent “Monsieur Radio-Télévision” au Gala des artistes. Il passe ensuite à la radio CJMS, où il présente Le Café Provincial. Paolo Noël est resté dans les charts tout au long des années 1960, avec des romances pop comme J’avais 20 ans ou L’amour est bleu. Il fera la Place des Arts en 1971, après le succès de Je n’aime que toi. Sa carrière se poursuit dans un cabaret au Québec, mais aussi en Floride, l’hiver, sur les traces des “snowbirds”. PHOTO PIERRE MCCANN, ARCHIVES LA PRESSE Ginette Reno et Paolo Noël au Gala des Artistes en 1970. En 1973 et 1974, il propose une variété de chansons fantasques, de Floouche flouche, prout prout à Flip, Flop and Fly, en passant par T’as ben des beaux bip-bops, qui aurait eu beaucoup de succès mais ne le serait sans doute plus aujourd’hui. . l’épreuve du sexisme et de l’homophobie. Parallèlement à sa carrière de chanteur, Paolo Noël a également été acteur, notamment dans la troisième saison de la série télévisée Omertà-La Loi du silence, en 1999, dans laquelle il incarne le meurtrier apathique Tony Potenza. Il reprendra ce rôle au cinéma en 2012 dans le film Omertà, qui connaîtra moins de succès. Il a également joué dans Danger to Society de Jean Martineau en 1969, et plusieurs dans Les Doigts croches de Ken Scott en 2009 et Ma tante Aline de Gabriel Pelletier en 2007. Le chanteur et compositeur a également raconté sa vie en trois tomes : Entre amour et haine : de l’orphelinat au succès (1980), Entre amour et amour : voici comment le vent tourne, transforme la vie (1983) et plus récemment j’ai mordu la vie et la vie m’a mordu (2012).