Il sera également chargé « d’émettre des recommandations sur les mesures envisagées par les pouvoirs publics pour lutter contre une crise sanitaire » et « sur la stratégie de vaccination mise en œuvre, le cas échéant, contre une menace sanitaire », décret. Etabli avec les ministres de la Santé et de la Recherche, il peut être confisqué par l’un d’entre eux ou auto-imposé. Ses opinions seront également rendues publiques. A lire aussi : L’article est pour nos abonnés Covid-19 : Fin d’applaudissements pour le conseil scientifique

“Une équipe commando de scientifiques de très haut niveau”

Dix-neuf membres seront nommés, “pour une durée de deux ans, renouvelable une fois”. Présidé par une personnalité qualifiée, à désigner par les ministres chargés de la santé et de la recherche, le comité sera composé de « 16 personnalités scientifiques ou professionnels de santé, représentant des patients, représentant des citoyens ». Leurs noms “seront annoncés dans les prochains jours”, selon le cabinet du ministre de la Santé. Il est possible que certains membres du Conseil Scientifique y participent également. “En cas de crise sanitaire”, son président peut “proposer d’inviter des personnalités supplémentaires pour leur expertise spécifique”. Le ministre de la Santé François Brown a déclaré mercredi à franceinfo que le comité serait “un peu un commando de scientifiques de très haut niveau”. Ses missions iront au-delà du contexte de la pandémie provoquée par le SARS-CoV-2. “Nous aurons de nouveaux outils, mais nous serons surpris par un nouveau virus qui aura d’autres propriétés”, a déclaré dimanche le président du conseil scientifique, Jean-François Delfracy, dans un entretien au Parisien. Avec “des experts en santé humaine, animale et environnementale”, le comité permettra “une approche plus large”, a-t-il ajouté.

L’OMS “n’a pas pris en charge les vaccins”

Evoquant les prémices de la crise du Covid-19, M. Delfraissy précise dans cet entretien avoir été “conscient” de la gravité de la situation vers la mi-février 2020, lors d’une réunion au siège de “l’Organisation mondiale de la santé”. Il regrette aussi que pendant cette crise, l’OMS “n’ait pas pris autorité sur les vaccins”. “C’est à eux de guider les industriels et non de dire quand ils doivent s’adapter”, estime-t-il, qualifiant ce “manque de vision stratégique et scientifique” d’”erreur profonde”. Côté “succès”, il se réjouit que “la surmortalité en France en 2020 et 2021 [soit] beaucoup plus faible que chez nos voisins européens ». “Ce qui me rassure, c’est qu’on est revenu au modèle de la recommandation et non plus de l’interdiction”, ajoute-t-il, jugeant par exemple qu’il est “important de continuer à porter le masque à l’hôpital”, mais qu’”il est maintenant aux Français de choisir”. Lire aussi : Article destiné à nos abonnés Covid-19 : quels bilans pour le conseil scientifique, à l’occasion de sa fin annoncée ?
Par ailleurs, après la fin des mesures sanitaires d’urgence liées au Covid-19, le port du masque pourra être imposé dans les hôpitaux, les structures médico-sociales et les structures de soins, mais aussi dans les pharmacies et les laboratoires de biologie médicale par le responsable. la structure, pour les plus de 6 ans, selon un décret publié au Journal Officiel. De nombreux hôpitaux ont choisi de maintenir le masque obligatoire, comme l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ou les CHU de Bordeaux et de Nice. Le ministère de la Santé a déclaré jeudi que le port du masque restait “fortement recommandé” jusqu’à nouvel ordre. Un collectif de patients, soignants et scientifiques a appelé à ce que le masque reste obligatoire à l’hôpital après le 31 juillet, dans une tribune publiée vendredi dans L’Express. Lire aussi : Covid-19 : le gouvernement maintiendra l’obligation de vaccination pour les soignants, après avis de la Haute Autorité de Santé
Le monde avec l’AFP