Le conspirateur américain d’extrême droite Alex Jones a été condamné vendredi 5 août par un tribunal texan à verser 45,2 millions de dollars supplémentaires (plus de 44 millions d’euros) aux parents d’un garçon mort dans la fusillade de Sandy Hook en 2012. Ce montant s’ajoute aux 4,1 millions de dollars de dommages et intérêts qu’un tribunal a ordonné jeudi qu’Alex Jones doit également payer à Scarlett Lewis et Neil Heslin, dont le fils de 6 ans, Jesse Lewis, est décédé dans le massacre de cette école du Connecticut. Le fondateur du site Infowars – qui n’était pas dans la salle d’audience pour entendre le verdict vendredi – avait nié la réalité de cette attaque sanglante, la pire jamais survenue dans une école américaine. Un jeune homme armé d’un fusil semi-automatique y avait tué vingt enfants et six adultes, et Alex Jones, extrémiste et complotiste bien connu, avait confirmé, contre toute évidence, sur son site Internet que le massacre n’était qu’un spectacle animé par des adversaires d’armes. Lisez aussi Alex Jones, le principal théoricien américain du complot
Les dommages et intérêts décidés vendredi sont qualifiés de « punitifs » – une caractéristique du droit américain qui n’existe pas en France notamment. Leur but est d’empêcher le condamné de répéter l’infraction, ainsi que quiconque de commettre le même acte. Donc au total, Alex Jones devra verser 49,3 millions de dollars aux parents de Jesse Lewis.

D’autres sanctions financières sont attendues

Wesley Ball, l’avocat de ce dernier, a déclaré vendredi aux jurés avant qu’ils ne se décident : « Vous avez la capacité d’envoyer un message à tout le pays, même au monde (…). Et c’est pour arrêter Alex Jones. Arrêtez de monétiser la désinformation et les mensonges. M. Ball leur avait demandé de “s’assurer qu’il ne pourrait plus recommencer”. Les amendes infligées à Alex Jones par un tribunal texan jeudi et vendredi sont les premières dans l’affaire, mais font partie d’une série de poursuites intentées par des proches de victimes du massacre de Sandy Hook contre l’influent militant de Trump. Il avait finalement admis publiquement la réalité du meurtre, tout en refusant de coopérer avec la justice. Plusieurs familles l’ont poursuivi en dommages et intérêts. Les juges du Texas et du Connecticut lui avaient déjà ordonné de payer des dommages-intérêts aux plaignants par défaut, mais ont laissé les jurés déterminer le montant. D’autres sanctions financières devraient suivre et pourraient priver Alex Jones de sa plateforme. la santé financière de son entreprise suscite de nombreux débats. Lire aussi : Article destiné à nos abonnés Etats-Unis : entre déni et culte des armes, les républicains affrontent la tuerie d’Uvalde
Les meurtres – répétés aux États-Unis – font souvent l’objet de théories du complot qui jettent le doute sur la réalité des événements, provoquant parfois le harcèlement des proches des victimes, accusés de mensonge. Le monde avec l’AFP