Le parlement français a ratifié les protocoles d’adhésion à l’OTAN de la Suède et de la Finlande lors d’un vote à l’Assemblée nationale mardi 2 août, suite à la décision historique des deux pays de renoncer à leur neutralité en raison de l’invasion russe de l’Ukraine. Les députés ont adopté le texte par 209 voix contre 46 avec le soutien de LR (droite), du Parti socialiste (PS) et des écologistes, le RN (extrême droite) s’abstenant et la LFI (La France Insoumise, gauche radicale) votant contre. Lire aussi OTAN : les lignes de défense occidentales s’étirent vers le nord La Suède et la Finlande ont cependant besoin d’une ratification par les trente États membres de l’organisation pour bénéficier de la protection de l’article 5 de la Charte de l’OTAN en cas d’attaque. Et la Turquie menace de “geler” le processus, accusant les deux pays nordiques de favoriser le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et ses alliés, qu’Ankara considère comme des organisations terroristes. La France rejoint “une vingtaine d’alliés” qui ont “déjà ratifié les protocoles”, a déclaré la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna. Le chef de la diplomatie française a souligné la “décision historique et majeure” de la Suède et de la Finlande, dont “la neutralité a été jusqu’ici un principe de base”. Ce “tournant” vient du “bouleversement de nos repères géopolitiques” avec l’invasion russe de l’Ukraine, le recours d’une “puissance” à la “force brute” avec “des violences inouïes”, “des déportations, des viols, des meurtres et des déportations” . », a critiqué le ministre. Avec l’Otan “il s’agit de défense collective” et “en aucun cas ne soyez agressif”, a rappelé Mme Colona.
“L’heure du réveil”
“Pour l’Otan, il est temps de se réveiller” après la “mort cérébrale” décrite par Emmanuel Macron, a déclaré le président centriste de la commission des Affaires étrangères Jean-Louis Bourlange (MoDem, centriste). Le révolutionnaire Aurélien Saintoul a dénoncé un “processus dangereux” avec “l’imbrication de l’Otan” et de l’Union européenne. Lire aussi 14 juillet : un défilé marqué par l’Ukraine et les défis de l’Otan A l’extrême droite, Laurent Jacobelli (RN) a critiqué “un signe de provocation pour la Russie”, avec ce processus d’adhésion, présentant l’Otan comme une “fenêtre commerciale pour le complexe militaro-industriel” des Etats-Unis. La droite LR a soutenu cette participation “légitime” de “partenaires” qui “contribuent régulièrement aux opérations de l’Otan”. Mais “le fait que l’Europe de la défense ne soit pas une garantie de protection adéquate doit nous interroger”, a souligné Michèle Tabarot (LR). Le socialiste Alain David a jugé que le contexte géopolitique rendait “nécessaire” cette adhésion à l’Otan. Il a critiqué “le chantage ignoble de la Turquie” sur la question, pour les Kurdes.