L’Assemblée nationale a approuvé cet après-midi l’adhésion de la Finlande et de l’Ukraine à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). 209 députés ont voté pour et 46 contre le projet de loi “pour ratifier deux protocoles au traité de l’OTAN sur l’adhésion de la Finlande et de la Suède”. La majorité présidentielle (Renaissance, Horizons, MoDem) a voté, tout comme les républicains, les socialistes et les écologistes. En revanche, les députés rebelles et communistes ont voté contre. Les 51 députés du Rassemblement national présents mardi ont décidé de s’abstenir. La semaine dernière, le Sénat a approuvé le texte à une écrasante majorité (323 pour, 17 contre). Mais les députés du Sénat et de l’Assemblée nationale ont dénoncé le “chantage” de la Turquie, qui a levé son veto à l’adhésion des deux pays nordiques en échange de l’extradition des opposants kurdes. La Suède et la Finlande, longtemps neutres, ont déclaré ces dernières semaines vouloir rejoindre l’Otan en raison de la menace grandissante de la Russie, qui fait la guerre à l’Ukraine.
“Décision historique et grande”
La France rejoint “une vingtaine d’alliés” qui ont “déjà ratifié les protocoles”, a déclaré la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna. Le chef de la diplomatie française a souligné la “décision historique et majeure” de la Suède et de la Finlande, dont “la neutralité a été jusqu’ici un principe de base”. Ce “tournant” vient du “bouleversement de nos repères géopolitiques” avec l’invasion russe de l’Ukraine, le recours d’une “puissance” à la “force brute” avec “des violences inouïes”, “des déportations, des viols, des meurtres et des déportations” . , le ministre a été critiqué. Avec l’Otan, “il s’agit de défense collective” et “en aucun cas ne soyez agressif”, a rappelé Catherine Colonna.
Abonnement “obligatoire”
“Pour l’Otan, il est temps de se réveiller” après la “mort cérébrale” décrite par Emmanuel Macron, a déclaré le président centriste de la commission des Affaires étrangères Jean-Louis Bourlange (MoDem, centriste). Le révolutionnaire Aurélien Saintoul a pour sa part dénoncé un “processus dangereux” avec le “chevauchement de l’Otan” et de l’Union européenne. A l’extrême droite, Laurent Jacobelli (RN) a critiqué “un signe de provocation envers la Russie”, avec ce processus d’adhésion, présentant l’OTAN comme une “fenêtre commerciale pour le complexe militaro-industriel” des Etats-Unis. La droite LR a soutenu cette participation “légitime” de “partenaires” qui “contribuent régulièrement aux opérations de l’Otan”. Le socialiste Alain David a jugé que le contexte géopolitique rendait “nécessaire” cette adhésion à l’Otan. Cependant, il a critiqué “le chantage ignoble de la Turquie” sur la question des Kurdes.