Posté à 9h44  Mis à jour à 12h53
                Arthur CONNAN, Isabelle TOURNÉ et les directions régionales AFP Agence France-Presse             

“Il n’y a pas de voix pour Marin Lepen ! Le candidat du Rassemblement national (RN, extrême droite) a pilonné les organisateurs devant plusieurs centaines de manifestants à Lille (nord).
” Nous sommes ici […] pour la société, les libertés et le climat. “Ce serait un vrai revers s’il arrivait au pouvoir”, a déclaré Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France à Paris, où plusieurs milliers de personnes se sont mobilisées. PHOTO THOMAS COEX, AGENCE FRANCE-PRESSE Manifestation à Paris A Lyon (centre-est), où les manifestants sont majoritairement jeunes, Emma, ​​23 ans, étudiante, dit se mobiliser “contre le dénigrement des idées dangereuses, contre le racisme, l’exclusion, l’éventuelle dictature” et reprend un slogan : “A ceux qui osent faire passer des lois racistes, tout le monde répond : résistance ! » S’adressant à la presse plus tôt dans la matinée à Saint-Rémy-sur-Avre (nord-ouest), Marin Le Pen a déclaré que “sortir pour protester contre les résultats des élections” était “profondément anti-démocratique”.
“Je pense que les Français trouvent désagréable de voir que leur choix est contesté dans la rue, à travers des manifestations”, a ajouté le candidat RN, qui a recueilli 23,1% des suffrages au premier tour. “En rejetant Marin Le Pen, il s’agit d’empêcher l’avènement d’un projet social destructeur de l’Etat de droit, de la démocratie sociale et solidaire que nous défendons chaque jour”, ont déclaré les manifestants dans un communiqué. . Il s’agit d’une trentaine d’organisations et de syndicats, comme SOS Racisme, la CGT, le Syndicat de la justice ou encore le Syndicat national des journalistes.

“Nous étions 20 000” en 2002

Sous ce soleil, si les manifestants sont tous contre l’extrême droite, ils n’épargneront pas le président sortant. Sasha Halgad, militante de SOS Racisme, regrette d’être confrontée à “un duel Macron/Lepen dont la jeunesse ne veut pas”, mais “si Marin Lepen arrivait au pouvoir, il y aurait des milices fascistes, des lois draconiennes”. PHOTO THOMAS COEX, AGENCE FRANCE-PRESSE Manifestation à Paris Lucile Muller, 19 ans, étudiante à Paris, « interpelle les deux candidats » : « On avait déjà eu le même résultat il y a cinq ans, mais on ne connaissait pas Macron. Là-bas, on a vu des violences policières, des lois draconiennes […] “On aimerait avoir le choix, avec un second tour Mélenchon (gauche radicale, NDLR)/Macron, avec des discussions sur l’écologie par exemple.” Mais pour Annette Hubert, une militante écologiste de 25 ans à Lille, le vote de Macron signifie “nous laisser choisir à qui nous nous opposerons”. […] “Nous serons en mesure d’organiser une opposition forte.” A Paris, une pancarte disait : “2002 c’était non, 2022 c’est toujours pas”, en référence au premier tour de l’élection présidentielle il y a 20 ans. La France a alors été choquée de découvrir les qualifications de Jean-Marie Le Pen, père de Marin et fondateur du Front national (ex-RN) pour un second tour, remporté par le candidat conservateur Jacques Chirac.
Des centaines de milliers de manifestants sont alors descendus dans la rue pour réclamer l’expulsion de Jean-Marie Le Pen des urnes. PHOTO SARAH MEYSONNIER, REUTERS Des manifestants mettent le feu à la place de la République. A Nice (sud-est), une centaine de personnes se sont rassemblées samedi, là où en 2002 “ils étaient 20.000 entre les deux tours”, se souvient Jean-Pierre Lamort, 77 ans.