Elle a même publié une “lettre aux Français” la veille du 8 mars pour confirmer sa “sensibilité à la question des femmes”. Cette stratégie, entamée en 2012, s’est renforcée en 2017, et porte déjà ses fruits auprès de l’électorat féminin puisque le nombre d’électeurs de Marin Le Pen a augmenté. Pourtant, ses déclarations ne cadrent souvent pas avec son programme et bien plus encore avec les votes des députés et eurodéputés de la Coalition nationale.

Lutte contre les violences basées sur le genre et les violences sexuelles

Son discours. Lors d’un meeting à Perpignan le 7 avril, Marin Lepen a évoqué quelques-uns des “problèmes spécifiques” des femmes, “le harcèlement en public avec le harcèlement de rue, les injonctions obscurantistes, quand il s’agit de mariages forcés sur notre territoire, de crimes d’honneur ou encore et de résection”. . Cette raison qui lie les violences sexuelles – enjeu au cœur du mouvement #MeToo, dont Marine Le Pen reconnaît l’ampleur mais craint l’exagération – à la sécurité et à l’immigration est bien ancrée au RN et dans l’agenda présidentiel. Ceci, malgré les nombreuses études qui montrent que la majorité des femmes maltraitées sont maltraitées par un proche, de toute origine sociale. Lire aussi Les violences sexuelles touchent plusieurs millions de femmes en France
Son programme. Si aucun des seize tracts qui le composent n’est spécifiquement dédié aux femmes, plusieurs paragraphes traitent des violences à leur encontre dans le tract « sécurité ». “Des mesures spéciales seront prises pour mieux prévenir et réprimer la violence contre les conjoints ou ex-conjoints”, a-t-il déclaré. Il promet de “rendre aux femmes et aux jeunes filles la liberté de se déplacer sans être harcelées ni menacées, en jupe ou en robe si elles le souhaitent”. Enfin, il est dit que « les personnes condamnées pour des faits qualifiés d’insultes sexistes par le code pénal seront soumises à une inscription au fichier des criminels et des délinquants sexuels ». Les voix. En 2018, lors du vote de la loi dite Schiappa, visant à renforcer la lutte contre les violences sexuelles et sexistes – un texte jugé ne répondant pas aux attentes des syndicats féministes a suscité de vives polémiques entre les différents camps politiques – les députés R est devenu un peu écouter. Le jour de l’adoption, le député RN Ludovic Pajot s’est abstenu, tandis que les cinq autres, dont Marine Le Pen, étaient absents. Au niveau européen, après que le Parlement ait fait des progrès insuffisants dans la lutte contre le harcèlement sexuel, une résolution a été adoptée en 2021 établissant une éducation anti-harcèlement au sein des institutions de l’Union européenne. La quasi-totalité des députés européens du parti de Marin Le Pen, à l’exception d’un absent, ont voté contre le texte. “Le harcèlement sexuel devrait être sévèrement puni, mais […] presque tous les hommes [ont] comportement approprié. “Les hommes ne sont pas tous des coupables possibles qui ont besoin d’être recyclés par des féministes”, a déclaré l’eurodéputée frontiste Annika Bruna pour justifier son vote. Son discours. “La santé des femmes se dégrade dans notre pays”, a répété Marin Lepen à plusieurs reprises au cours de cette campagne, comme lorsqu’elle a interviewé LCI et Elle dans le cadre de l’émission “Face aux Françaises”. Il évoque ensuite la difficulté d’accéder aux soins et désapprouve les “déserts gynécologiques”, propose une augmentation du nombre et des responsabilités des sages-femmes, parle d’endométriose “difficile à détecter”. Le candidat propose également une indemnisation contraceptive sur 25 ans, c’est-à-dire aussi longtemps que nécessaire. Son programme. Ses promesses n’existent pas. Dans le “plan d’urgence sanitaire”, il promet de lutter contre les déserts médicaux grâce à de fortes incitations financières pour les soignants et d’augmenter le nombre d’EHPAD. Les propositions sont en revanche beaucoup plus nombreuses et détaillées dans le chapitre traitant de la natalité, abordée dans une perspective non médicale, mais économique et nationaliste. Le livret “famille” décrit ainsi une série de mesures fiscales et sociales destinées exclusivement aux familles françaises, afin de favoriser la natalité. Ce même pamphlet se termine par la promesse d’un “moratoire de trois ans sur les questions sociales” au lieu d’un résumé des positions du RN sur des réformes comme le mariage pour tous ou, plus récemment, l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes. . Marin Le Pen s’est alors prononcé contre cette réforme. Dans ces pamphlets, il n’est pas question du droit à l’avortement, lutte importante et emblématique des féministes depuis les années 1970. « Dans ma vie, je ne voulais pas qu’il y ait un recul dans la capacité des femmes à se faire avorter », dit-elle. Les voix. Sur la question de l’endométriose, les élus RN ont emboîté le pas : le 13 janvier, comme les 110 autres députés européens présents, Nicolas Meizonnet a voté en faveur de la résolution proposée par La France Insoumise (LFI), qui reconnaît l’endométriose comme une affection de longue durée. En revanche, lorsque le projet de loi visant à allonger le délai d’IVG de douze à quatorze semaines a été débattu à l’Assemblée en février dernier, l’élu RN a déposé un amendement contre. En lecture finale, seuls Catherine Pujol et Emmanuel Blairy (dont le mandat ne dure que de janvier à juin) sont là et font partie des quarante-sept élus au scrutin, sur 191 présents. Idem à Bruxelles. En novembre 2020, le Parlement européen a adopté une résolution condamnant fermement l’interdiction quasi totale de l’avortement en Pologne, arguant que cette décision “met en danger la santé et la vie des femmes” et représente une dégradation de leurs droits. La résolution a été adoptée par 455 voix contre 45, dont vingt-trois députés européens du Rassemblement national. Un an plus tard, lorsque le Parlement a réitéré sa condamnation, une majorité de députés RN a de nouveau rejeté le texte, qualifié d’atteinte à la “souveraineté polonaise”. “L’UE poursuit ainsi son désir le plus cher de faire plier la Pologne à l’agenda progressiste et fédéral de Bruxelles et de nier ainsi sa souveraineté”, a déclaré Thierry Mariani.

Femmes en situation de précarité et égalité professionnelle

Son discours. Au nom de la défense du pouvoir d’achat, Mme Lepen a fait quelques promesses pour augmenter les revenus des femmes précaires. Lors de son meeting du 7 avril à Perpignan, elle s’est adressée aux “gilets jaunes” ainsi qu’aux “travailleurs humiliés” et a évoqué les “problèmes de carrière et d’égalité salariale”. Son programme. Il n’y a rien de plus précis sur les conditions de travail des femmes précaires ou sur l’égalité salariale. Il s’agit d’un plan santé qui consisterait à “augmenter les salaires des personnels soignants au niveau de leur travail”, une mesure qui peut être considérée comme favorable à certaines catégories professionnelles féminisées (le métier d’aide-soignante) constituées à 90% de femmes. , selon l’INSEE). Le chapitre sur la famille propose en outre “un double accompagnement des mères célibataires élevant des enfants, tout en renforçant les contrôles anti-fraude”. mesure conformément au principe de la “préférence nationale”. Les voix. Lorsque des débats sur l’égalité salariale et les difficultés professionnelles des femmes ont eu lieu dans l’Hémicycle, les députés RN se sont fait discrets. A l’Assemblée nationale, ces députés n’ont pas pris part au vote de la loi Rixain sur l’égalité professionnelle, texte de consensus adopté en décembre 2021. Pourtant, ils se sont inquiétés à plusieurs reprises de remettre en cause leur carrière d’infirmières, demandant notamment le ministre de la Santé Olivier Véran, à ce sujet. Au Parlement européen, l’opposition des élus RN aux dispositions visant à accélérer l’égalité professionnelle est persistante. En janvier 2020, une écrasante majorité d’eurodéputés menés par Jordan Bardella ont voté contre une résolution qui rappelait que les revenus des femmes étaient encore « anormalement bas par rapport aux hommes » dans l’Union européenne et exhortait les États membres à intensifier leurs efforts pour lutter contre les inégalités. retraite ou à temps partiel. La série se répète en mars, lorsque le Parlement a appelé les États membres à approuver le troisième plan d’action de l’UE pour …