Elle l’assure, il a changé. Votre bilan, vos propos pédagogiques, votre sourire de circonstance : la Marine Le Pen 2022 n’est plus celle de 2017, dont les chiffres bruts et les performances incohérentes lors du débat entre les deux tours avaient précipité la défaite dans les urnes. Son projet financier a également évolué : partir, quitter l’euro ou prendre sa retraite à 60 ans purement et simplement. Faire place à une volonté affichée de “protéger” les Français et à des propositions apparemment alléchantes pour le pouvoir d’achat (baisse de la taxe sur la valeur ajoutée sur l’énergie et les carburants, suppression de cette taxe sur les articles ménagers, les produits de première nécessité, retraite à 60 à 40 ans des revenus pour personnes ayant commencé à travailler avant l’âge de 20 ans, exonération d’une augmentation de salaire de 10 % jusqu’à trois SMIC, etc.). Lire aussi : Le programme de Marin Le Pen pour l’élection présidentielle de 2022
Objectif : séduire sa circonscription de prédilection, la classe ouvrière – au premier tour, 36 % des ouvriers et ouvrières ont voté pour le candidat du Rassemblement national (RN), selon un sondage Sopra-Steria du 10 avril, contre respectivement 23 %. et 25 % pour le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon. Mais si le programme et l’image de la fille de Jean-Marie Le Pen ont été policés, ses promesses fiscales et sociales soulèvent de nombreuses questions et rencontrent de nombreux obstacles, juridiques, politiques et économiques.

  1. Mesures anticonstitutionnelles La candidate RN, qui a choisi le slogan “Pour tous les Français” pour le second tour, envisage de débuter son mandat par un référendum pour établir une “priorité nationale”, notamment en matière d’emploi, d’aides et de logement, social. Il s’agira aussi de conditionner les allocations de solidarité à cinq ans de travail en France et de supprimer le titre de séjour pour tout étranger n’ayant pas travaillé depuis un an. Autant de dispositions qui contredisent la Constitution. En d’autres termes, une crise institutionnelle sans précédent s’ouvrirait. Lire aussi : Cet article est pour nos abonnés Quand Marin Le Pen débarque au mur de la Constitution
    Cependant, sans cette loi, les éléments de base de son programme s’effondreront comme un jeu de cartes. En matière économique, elle perd sa principale source de financement, à savoir la suppression des avantages sociaux non contributifs pour les étrangers (revenu de solidarité active, allocation adulte handicapé, allocations familiales, allocation spéciale de solidarité, allocation d’ancienneté et assistance médicale de l’État). qui est estimé à 16 milliards d’euros – la Caisse nationale des allocations familiales et la Cour des comptes portent le montant à environ 6 milliards d’euros et plus. Il ne vous reste plus qu’à lire 77,99% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.