(Beyrouth) Une partie du silo à grains endommagé du port de Beyrouth s’est effondrée après un incendie dimanche, quelques jours avant le deuxième anniversaire de l’explosion dévastatrice dans ce port.
Publié à 10h54
Un nuage de poussière a recouvert le port après l’effondrement de deux tours, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Il y a plus de deux semaines, un incendie s’est déclaré dans la partie la plus endommagée des silos, causé selon les autorités et les experts par la fermentation des stocks de céréales restants, combinée à des températures élevées.
L’incendie a ravivé le traumatisme des proches des victimes de l’explosion du 4 août 2020, qui a fait plus de 200 morts et 6 500 blessés et détruit des quartiers entiers de la capitale libanaise.
PHOTO DE MOHAMMED AZAKIR, REUTERS
La poussière monte dans le cadre des silos à grains de Beyrouth, endommagés lors de l’explosion du port d’août 2020, effondrement à Beyrouth, Liban, le 31 juillet 2022.
L’explosion du 4 août a été causée dans un entrepôt qui abritait des centaines de tonnes de nitrate d’ammonium entreposées avec négligence. Durement touchés par le souffle, les silos à grains du port s’étaient en partie effondrés.
Les flammes et la fumée s’échappant depuis le début du mois des silos étaient encore visibles.
Après l’incendie, le Premier ministre Najib Mikati a averti cette semaine que certains des silos risquaient de s’effondrer et a appelé les militaires et la Direction de la gestion des catastrophes à être “en alerte”.
Certaines parties des silos contiennent encore environ 3 000 tonnes de blé et d’autres céréales qui n’ont pas pu être enlevées en raison du risque d’effondrement, ont indiqué les autorités.
Les ministères de l’Environnement et de la Santé ont émis des avis au public en cas d’effondrement de silo, notamment la nécessité d’évacuer la zone, de porter un masque et de fermer les fenêtres.
En avril, le Liban a ordonné la démolition des silos, mais la décision a été suspendue en raison de l’opposition des proches des victimes du drame qui veulent en faire un lieu de mémoire.
L’enquête sur les causes du drame du 4 août 2020 est suspendue depuis des mois pour cause d’obstruction politique. Marquées pour négligence criminelle, les autorités sont accusées par les familles des victimes et les ONG de l’avoir torpillé pour éviter des poursuites.