Après deux semaines d’échanges de courriels à ce sujet entre Radio-Canada et le ministère, ce dernier nous a informés jeudi matin qu’il a recalculé. Dans le cadre du processus de renouvellement actuel [de l’autorisation ministérielle]l’estimation de fond de l’arsenic près de la fonderie a été récemment mise à jour, explique le MELCC. « À la lumière de ces nouvelles données et des analyses statistiques les plus récentes, le MELCC conclut que l’arsenic de fond, excluant l’effet de la Fonderie, pourrait être de l’ordre de 3 ng/m³, sauf dans les zones les plus proches de la Fonderie, où il serait un peu plus élevé. . » — Une citation de Sophie Gauthier, porte-parole du ministère de l’Environnement du Québec C’est un résultat bien inférieur au bruit de fond de 12,1 ng/m3 calculé par le Ministère jusqu’au mois dernier. Ce nombre rendait tout simplement impossible l’application de la norme québécoise. Selon le ministre de l’Environnement Benoît Charette, la baisse du bruit ambiant est une bonne nouvelle. « Il est tout de même bon et réconfortant que l’environnement ne contienne bien entendu pas plus d’arsenic que ne le laissent croire les dernières études. » — Citation de Benoit Charette, ministre de l’Environnement du Québec
Des objectifs réalistes
Dans le rapport du comité interagences de 2021 sur le plan d’action de la fonderie Horne, il a été déclaré que l’évaluation du bruit environnemental à la station 8006 [celle du MELCC] il permettra de fixer des cibles futures réalistes et atteignables, étant donné qu’il sera impossible pour la Fonderie d’atteindre une concentration équivalente au bruit ambiant mesuré à cette station. Ailleurs au Québec, le Ministère estime que le niveau de fond d’arsenic est de 1 à 2 ng/m3 en milieu rural et de 2 à 3 ng/m3 en milieu urbain, d’où la norme québécoise de 3 ng/m3. Auparavant, les évaluations du MELCC tenaient compte des sites miniers non restaurés autour de la ville de Rouyn-Noranda qui pouvaient contribuer à une augmentation de la quantité d’arsenic dans l’air ambiant.
La Fonderie réserve ses commentaires
La détermination du bruit ambiant nécessite une modélisation scientifique complexe. On attendra de voir les modèles avant de commenter, réagit le porte-parole de Glencore pour la Fonderie Horne, Alexis Segal. Mais il affirme que les modèles internes de l’entreprise, qui n’ont pas été recoupés par des experts indépendants, nous disent que si la fonderie est démolie et son terrain réhabilité, nous pourrions obtenir des lectures légèrement inférieures à 5 ng/m3 à la station légale. « Ce qui est important, c’est que toute l’équipe de Foundry est actuellement pleinement engagée à réaliser un plan d’investissement de près d’un demi-milliard de dollars sur 5 ans pour atteindre la mesure la plus basse techniquement possible. . » — Une citation d’Alexis Segal, porte-parole de la Fonderie Horne Le ministère de l’Environnement doit annoncer en septembre les exigences qu’il veut imposer à l’entreprise en matière d’émissions de métaux lourds, dont l’arsenic.