“Nous sommes ici pour dire non à l’extrême droite. Pour la société, les libertés et le climat. Ce serait un vrai revers s’il arrivait au pouvoir », explique Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, place de la Nation avant le départ du cortège vers 14h30. “Contre l’extrême droite, pour la justice et l’égalité. “Pas de Le Pen à l’Elysée”, soutient la bannière en tête à Paris. Dans le cortège, peu d’hommes politiques sauf Philippe Martinez (CGT) Dominique Sopo (SOS racisme) Arié Alimi (avocat) Imane Ouelhalj (Unef), entre autres.

Appel amer au barrage

Une banderole disait “Mieux vaut un vote puant qu’un vote meurtrier”. “Notre inquiétude est que l’extrême droite arrive au pouvoir, nous ne voulons pas de Marin Le Pen à l’Elysée. “On est là pour dire ‘utilise ton bulletin de vote pour l’empêcher d’arriver au pouvoir’, on ne dit pas ‘vote pour Macron’, mais on y met fin”, a insisté François Soter, coprésident de la Brapp. Pour certains, l’appel à un barrage est urgent, mais il reste amer. Sasha Halgand, militante de SOS Racisme, regrette d’être confrontée à “un duel Macron/Lepen dont la jeunesse ne veut pas”. Nous voulons dire non à l’extrême droite. Macron a participé à son ascension mais son vote utile passe. “Si Marin Le Pen arrivait au pouvoir, il y aurait des milices fascistes, des lois draconiennes.” A Besançon, Male Caretti, 28 ans, manifeste “contre le racisme. Ça empire depuis des années, on voit cette humiliation du racisme et de la violence sociale.

Le manque de discussion sur l’écologie a été souligné

Lucile Muller, étudiante en cinéma d’animation de 19 ans à Paris, est là pour “concourir pour les deux nominés”. “Ce n’est pas acceptable qu’on doive choisir entre Macron et Le Pen, on avait déjà eu le même résultat il y a cinq ans, mais on ne connaissait pas Macron. Là-bas, on a vu des violences policières, des lois draconiennes. “On aimerait avoir l’option, avec un second tour Melanson/Macron, avec des discussions sur l’écologie par exemple.” A Paris, la manifestation est considérée “en danger” par les autorités, qui ont mis au point un dispositif important, car la marche est “susceptible de rassembler plusieurs manifestants, gilets jaunes, extrême gauche” et syndicats, selon une source policière. Une vidéo appelant à manifester à Paris contre Emanuel Macron circule sur les réseaux sociaux depuis vendredi soir. Et en marge de ces manifestations, le groupe militant écologiste Extinction Rébellion s’est installé sur les Grands Boulevards, entendant profiter du week-end de Pâques pour organiser un marché de plusieurs jours. S’adressant à la presse plus tôt dans la matinée à Saint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loir), Marin Le Pen estime que “sortir pour protester contre les résultats des élections” est “profondément anti-démocratique”. “Donc je pense que les Français trouvent désagréable de voir que leur choix est contesté dans la rue, à travers des manifestations.”