Thibault Toulemonde/ “SUD-OUEST” Une séquence traumatisante qui a bouleversé ses plans dès 17h30. « Un ami de Saint-Symphorien devait prendre un café chez lui. En conduisant, il a vu le feu, alors il m’a appelé. Je suis descendu, j’ai marché en direction du village et là j’ai vu un gros panache de fumée sur le bord de la route. J’ai su immédiatement que nous devions partir. Immédiatement, Manéen charge dans sa voiture le colis qu’il avait emporté le 13 juillet, alors que tout le village avait été évacué en raison de la progression de l’incendie de Landiras. “Pas vaincu, la procrastination a du bon”, ironise-t-il. Avec lui, son chien, mais pas ses chats. “J’espère qu’il va bien. » « J’ai dû abandonner une deuxième fois. C’est très difficile à vivre. C’est ma maison qui me soutient. » Accueillis par des amis à Villandraut, les Landais n’ont pas fermé l’œil de la nuit. Son premier réflexe : rentrer dans la zone. “Là, j’irai consulter mon médecin, car j’ai peur de craquer, mais ensuite j’essaierai de me rapprocher de chez moi. Voyez s’il est toujours là », dit-il. Aucune habitation n’a été engloutie (pour l’instant) par cet incendie qui, à son moment le plus critique dimanche après-midi, a mobilisé 395 pompiers et un important soutien aérien, à savoir un Dash, deux Canadairs et un hélicoptère bombardier d’eau. “Ils font un travail monumental. Ça va me coûter cher cette année, le calendrier des pompiers. Au moins un lingot d’or ! s’exclame Jean-Louis Hornman.
Mano Solidaire
Hélène et Caroline écrivent cette gratitude au marqueur sur une feuille de papier vierge. Cela se résume en quatre mots : “Polices Pompiers Volontaires, Merci.” Sous un soleil radieux, les jeunes femmes s’allongent devant leur maison du village, zone interdite à l’évacuation. Leur bannière doit orner la salle des fêtes, qui sert de zone de ravitaillement. « Je n’arrive pas à dormir. Je ne m’inquiète pas pour ma maison ou quoi que ce soit. Je pense à ces pompiers qui ne nous connaissent pas et qui sauvent nos maisons, notre village. Ça me touche beaucoup », explique Hélène. On veut leur rendre service en leur offrant un café, en discutant. Le plus fou c’est qu’ils disent merci !” ajoute Caroline. Hélène et Caroline confectionnent une banderole de remerciement pour les pompiers, policiers et bénévoles. Thibault Toulemonde/ “SUD-OUEST” Depuis dimanche soir, des bénévoles expérimentés d’Hostens apportent de la nourriture à l’armée de pompiers luttant contre “un violent incendie” et “des pins quinquagénaires, de quarante mètres de haut, brûlant comme des torches”. A J+1, celui qui vient de succéder au colonel Duverger au commandement des opérations, décrit une phase tout aussi délicate : « Le feu est confiné à tout le périmètre de 300 hectares. Mais il existe des zones sensibles, avec des émanations voire des flambées qui partent dans des zones fortement brûlées. 161 pompiers sont toujours mobilisés sur le terrain. On les voit entrer dans le massif à pied pour arroser les points chauds. A Manos, pas de pare-feu, mais utilisation d’un “bulldozer qui retourne la végétation pour empêcher le feu de sortir du périmètre”. Dimanche, une quarantaine d’habitants de Cap Nord et Sud ont été évacués et pris en charge par la maire de Mano, Joëlle Boulanger-Banet (à gauche). Philippe Salvat/ “Sud-Ouest” Si l’azur reste étonnamment clair, l’inquiétude gagne certains riverains. « Ce qui me fait peur, ce n’est pas la canicule ou le vent, c’est la piste du crime. L’idée que quelqu’un pourrait faire ça et que ce n’est pas loin de nous”, conclut Arnaud Bergey, la nourriture sous le bras.