Ils font un pas vers Jean-Luc Mélenchon. Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), ainsi que le Parti communiste se disent prêts à entamer un dialogue avec M. Mélenchon sur les élections législatives. La France insoumise (LFI), largement en tête de la gauche au premier tour de la présidentielle du 10 avril, a proposé vendredi aux écologistes et aux communistes de former une coalition pour les législatives des 12 et 19 juin, mais a exclu le PS, Olivier Faure fait sûr de “tendre la main”, dans une interview au journal Libération. “Je suis prêt à entrer dans un dialogue à condition qu’il ne s’agisse pas de monter un faux poker”, explique le premier secrétaire, qui, au soir du premier tour, avait déjà réclamé un pacte de justice sociale et écologique. Il a reconnu que “la campagne présidentielle a laissé des traces” entre les deux camps. Cela dit, “à moins d’accepter l’idée que la gauche n’a qu’un mouvement minoritaire, il n’est pas possible de nier le débat avec la formation de gauche qui a le maillage territorial le plus fort”, c’est-à-dire le PS. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La défaite historique d’Anne Hidalgo, de moins de 2%, hypothèque l’avenir du Parti socialiste
“Concentration ne sera jamais capralisation”
Il fixe déjà quelques principes pour un accord : “Premièrement, viser les candidats individuels là où il y a une menace de l’extrême droite. “Ensuite, évitez les duels fratricides chaque fois qu’il y a un gauchiste ou un écologiste.” “Enfin, s’accorder le plus souvent possible sur le candidat qui a le plus de chances de remporter la droite, en tenant compte des résultats de la dernière élection, de la dynamique de l’élection présidentielle et des aménagements territoriaux”, poursuit-il. Alors que les “révolutionnaires” veulent construire une coalition en fonction de leur programme, Olivier Faure estime que “le rassemblement ne sera jamais caporalisation. Il y a des désaccords. (…) Nous devons nous unir dans nos luttes communes en respectant les différentes histoires et œuvres ». Il rappelle que le PS et LFI “se sont battus ensemble à l’Assemblée” dans de nombreux projets. “Ces batailles justifient de se rencontrer, même si nous ne devenons jamais des clones. Je respecte les “révolutionnaires”, mais je ne suis pas un révolutionnaire. “Personne ne passera sous l’esprit”, prévient-il. Lire aussi : Article pour nos abonnés Présidentielle 2022 : écologistes et socialistes fugitifs
“Agir ensemble”
Le Parti communiste a, de son côté, publié samedi une lettre dans laquelle on lit que “toutes les forces de gauche doivent agir ensemble”, “par rapport à leurs résultats dans les échéances électorales et leurs particularités”. “Nous sommes prêts à discuter de vos propositions et nous devons également vous les soumettre, en visant un terrain d’entente sur toutes les questions”, a écrit le comité exécutif national du PCF. LFI a proposé vendredi aux écologistes et aux communistes de former une coalition pour les élections législatives des 12 et 19 juin, sur la base d’un “programme commun” créé “par” Jean-Luc Mélenchon. La LFI leur propose également d’entamer des négociations sur la répartition des circonscriptions en fonction des scores du premier tour de la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon avait recueilli 21,95 % des suffrages, loin devant le candidat écologiste Yannick Jadot (4,63 %) et le communiste Fabien Roussel (2,28 %). Pour les communistes, “toutes les forces de gauche font face à une responsabilité historique et doivent agir ensemble : en se mobilisant, en respectant leurs résultats électoraux et leurs particularités, elles peuvent vaincre la droite de Macron, l’extrême droite et élire celles de gauche”. dans le but d’obtenir une majorité de gauche à l’Assemblée nationale ». Lire aussi : L’article pour nos abonnés Jean-Luc Mélenchon a les “clés” d’un accord à gauche pour les législatives
“Lutter contre l’extrême droite”
Face à “une situation très difficile pour le pays”, ils notent un motif d’espoir. La gauche est en hausse de 4,27 points par rapport aux élections de 2017 et compte près de 32%”, d’abord grâce à la “progression de Jean-Luc Mélenchon”, mais aussi “au résultat de notre candidat, Fabien Roussel”, qui est accusé par certains des “militants révolutionnaires” qui ont empêché, par sa candidature, l’inscription de Jean-Luc Mélenchon au second tour.
“Il s’agit désormais de continuer à élargir nos capacités de concentration respectives, conformément à nos objectifs et pratiques politiques, tout en travaillant sur les convergences nécessaires à des avancées concrètes pour les Français”, ont-ils expliqué. Cependant, ils soulignent que “la priorité pour les communistes est de battre Marin Lepen aux urnes dimanche 24 avril”.
“Nous appelons à des initiatives, dans tout le pays, pour dénoncer et combattre le projet de l’extrême droite et de ses forces organisées”, ont-ils ajouté, nous appelant à utiliser le seul bulletin de vote dont nous disposons pour vaincre Marine La plume ( …) . Nous le ferons sans aucune concession à Emmanuel Macron, premier responsable de cette situation, et (…) dont nous resterons les adversaires décisifs ».
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Le monde avec l’AFP