A environ 300 mètres des boulevards Bonne-Nouvelle et Saint-Denis, des militants ont bloqué la circulation vers 9h45, dressant rapidement un barrage de meules de foin et organisant des mobilisations de sit-in aux extrémités comme à la sortie des rues adjacentes. . Beaucoup d’entre eux s’accrochaient à de lourds conteneurs remplis de ciment pour empêcher une éventuelle évacuation, a expliqué l’un d’eux. Au premier rang, face à des CRS, une quinzaine étaient de face, assis en position méditative. Une grande banderole bloquait la rue, comme un rideau de théâtre : “Ce monde se meurt, construisons le suivant”, tandis que des militants, agitant des drapeaux colorés, répétaient des slogans tels que “Nous sommes chauds, chauds, chauds, plus chauds que le climat”.
1 000 militants, selon la police
La police est restée discrète en début d’après-midi, contrôlant les accès et vérifiant le contenu de certains sacs. Un marché de plein air s’est poursuivi sur un trottoir, un guide conférencier a décrit la Porte Saint-Denis à un petit groupe de touristes, le métro est resté ouvert, la circulation automobile a été légèrement perturbée ce samedi matin très calme. A 11 heures, il estimait qu’il y avait 1 000 militants. “Nous avions prévu de rester trois jours”, a déclaré un porte-parole lundi soir. “Le processus électoral ne répond plus aux besoins de la population” sur les questions écologiques, a-t-il expliqué, estimant notamment que l’assemblée citoyenne sur le climat était devenue un “masque”. “Nous appelons les gens à nous rejoindre”, a-t-il dit, promettant des conférences et des pourparlers.
Une action décidée fin janvier
Le passage entre les deux tours de l’élection présidentielle a été décidé fin janvier, a indiqué la porte-parole, qui s’est plainte que le débat écologique était “invisible”. Et l’Extinction Rebellion d’accuser “nos dirigeants, nos candidats au pouvoir, ceux qui depuis plus de 30 ans n’ont cessé de briller par leur inaction, leur mépris et leur manque de courage dans la lutte contre le changement climatique”. Son objectif est, selon un communiqué, “une autre démocratie qui ne se construit pas autour du profit et de la croissance infinie, mais autour de la justice écologique et sociale”. “Nous rejetons les idées d’extrême droite, bien sûr”, a-t-il déclaré. “Le blocus et l’occupation de l’espace public vont s’intensifier”, a-t-il prévenu, soulignant le caractère non violent du mouvement.
Plusieurs jours d’occupation à Châtelet en 2019
Ce n’est pas la première fois qu’Extinction Rébellion organise un tel événement à Paris. A l’automne 2019, l’équipe environnementale a bouclé le quartier du Châtelet pendant plusieurs jours. Dénonçant déjà l’inaction des politiques de lutte contre le réchauffement climatique, plusieurs centaines de militants s’installent alors au cœur de la capitale. Quelques jours plus tôt, ils avaient occupé le centre commercial Italie 2. VIDÉO. En 2019, Extinction Rebellion bloque la place du Châtelet Chemin faisant, le mouvement, aussi appelé XR et né au Royaume-Uni en 2018, avait replacé une banderole sur la tour Eiffel, tenté une nouvelle occupation mais cette fois sur l’avenue Saint-Germain ou encore saboté plus de 3 000 scooters en libre-service à Paris.