Vers 4h30 (heure locale), les avertissements de frappes aériennes et de raids israéliens s’étaient atténués, du moins temporairement. Les forces israéliennes ont étendu samedi leur offensive contre le Jihad islamique, annonçant l’arrestation de 19 membres du groupe militant en Cisjordanie et lançant de nouvelles frappes contre lui à Gaza. Vingt personnes ont été arrêtées par des soldats du Shin Bet et des agents des services de sécurité lors d’opérations samedi matin, dont 19 sont des membres liés à l’organisation palestinienne, a indiqué l’armée israélienne dans un communiqué. Vendredi, plus de 100 roquettes ont été tirées par les Brigades Al-Qods sur le territoire israélien, des tirs tirés par la branche armée du Jihad islamique en première réponse aux frappes israéliennes qui ont spécifiquement tué l’un des chefs du groupe, Tayssir Al-Jabari. Au Moyen-Orient, la bande de Gaza est à nouveau le théâtre de conflits. Les tirs de l’armée israélienne ont tué au moins 15 personnes, dont une fillette de 5 ans, et en ont blessé une cinquantaine. En réponse, des roquettes ont été tirées depuis Gaza sur des villes du sud d’Israël. Une série d’événements faisant craindre une aggravation des tensions dans une région déjà minée par l’instabilité. Reportage de Lise Villeneuve. Des sirènes d’avertissement ont retenti dans plusieurs endroits du sud d’Israël, mais aucune information n’était disponible dans l’immédiat sur d’éventuelles victimes. L’armée israélienne a estimé avoir tué 15 combattants du Jihad islamique à Gaza lors de ses raids qui ont commencé dans l’après-midi et se sont poursuivis dans la soirée. Le ministère de la Santé de Gaza a fait état de dix morts, dont une fillette de cinq ans, et de 55 blessés.
Frappe préventive
L’État juif a présenté ses raids comme une frappe préventive contre le Jihad islamique, selon un porte-parole militaire israélien, Richard Hecht. Israël a mené une opération antiterroriste coûteuse contre une menace immédiate, a déclaré le Premier ministre israélien Yair Lapid à la télévision. Le Jihad islamique est un mandataire iranien qui veut détruire l’État d’Israël et tuer des Israéliens innocents. […] Nous ferons tout ce qu’il faut pour défendre notre peuple, a-t-il ajouté. Les premières attaques visaient principalement un quartier résidentiel du centre de la ville de Gaza. Les journalistes de l’AFP ont vu les blessés être évacués par les secours, les pompiers s’affairer à éteindre l’incendie et les habitants se presser dans les morgues. Des Palestiniens tiennent des pancartes ressemblant au commandant du Jihad islamique Tayssir Al-Jabari, qui a été tué lors d’une frappe aérienne israélienne. Photo : afp via getty images / ABBAS MOMANI Des centaines de personnes ont assisté aux funérailles de Tayssir Al-Jabari à Gaza dans la soirée, selon une équipe de l’AFP. L’ennemi sioniste a commencé cette agression et devrait s’attendre à ce que nous combattions sans pitié, a déclaré le secrétaire général du Jihad islamique, Ziad al-Nakhla, dans une interview accordée à la télévision libanaise Al-Mayadeen à Téhéran, la capitale iranienne. “Il n’y aura pas de lignes rouges dans cette bataille […] Tel-Aviv et d’autres villes sionistes deviendront la cible de missiles de résistance. » — Une citation de Ziad al-Nakhala, secrétaire général du Jihad islamique Les raids dans le pays de 2,3 millions de personnes, sous blocus israélien, interviennent après l’arrestation lundi du chef du Jihad islamique en Cisjordanie occupée, Bassem Saadi. Depuis lors, les autorités israéliennes craignent des attaques de représailles depuis Gaza, une enclave contrôlée par les islamistes du Hamas et où le Jihad islamique est retranché. L’armée avait déployé des renforts à proximité, dont des chars. les routes ont été bloquées et les trains annulés. « A nos ennemis, et en particulier aux dirigeants du Hamas et du Jihad Islamique Palestinien, je voudrais insister : votre temps est compté. » — Une citation de Benny Gantz, ministre israélien de la Défense A Ramallah en Cisjordanie, la présidence palestinienne a condamné l’attaque israélienne et a tenu l’Etat juif responsable de la dangereuse escalade.
Médiation égyptienne
Pendant ce temps, l’Egypte tente de servir de médiateur pour apaiser les tensions. Une source de sécurité égyptienne a déclaré à l’AFP que les efforts de médiation du Caire avaient commencé vendredi. Nous espérons parvenir à un consensus pour revenir au calme dès que possible, a indiqué la source. Le porte-parole de l’armée israélienne, Richard Hecht, a évoqué plus tôt la médiation égyptienne lorsqu’il a parlé aux journalistes de l’attentat à la bombe, sans donner de détails. Une source égyptienne a indiqué pour sa part qu’une délégation du Jihad islamique pourrait se rendre au Caire samedi. Le Hamas était également présent aux pourparlers avec l’Égypte. Son chef, Ismail Haniyeh, qui est basé à Doha, a parlé aux services secrets égyptiens de la violence, selon un communiqué du Hamas. L’Egypte a été historiquement un médiateur majeur entre Israël et les groupes armés présents à Gaza : en mai dernier, le pays a négocié la trêve qui a mis fin à un conflit de 11 jours.
Le blocus strict de Gaza
Depuis 2007, Israël impose un blocus strict à Gaza, une région en proie à la pauvreté et au chômage. L’armée israélienne a ordonné mardi la fermeture des points de passage frontaliers, forçant des milliers de Gazaouis titulaires d’un permis de travail en Israël à rester chez eux. Cet arrêt a ralenti la livraison de diesel, nécessaire pour alimenter la centrale électrique de Gaza. Cette seule centrale électrique risque de fermer en raison de pénuries de carburant, a déclaré jeudi son directeur. La cinquantaine de personnes qui quittent quotidiennement l’enclave pour se faire soigner ont également été touchées, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les dernières frappes israéliennes à Gaza ont ciblé une position du Hamas le 19 juillet après le bombardement de l’enclave.