Posté à 5h00
                André Dubuc La Presse             

Avec la hausse des taux d’intérêt, le marché du logement se rééquilibre rapidement, selon les statistiques du marché de la revente de juillet publiées jeudi. Les prix ont commencé à chuter à Montréal deux mois plus tard qu’à Toronto et à Vancouver. Et ce n’est que le début. L’augmentation du nombre de propriétés à vendre s’est accélérée le mois dernier et les ventes ont continué de baisser. Par conséquent, les prix des maisons dans la région de Montréal ont chuté de 5 % par rapport à leur sommet enregistré en avril et en mai. Et ce n’est que le début. Le Mouvement Desjardins, qui s’attendait à une baisse cumulative des prix de 12 % au Québec en juin, s’attend maintenant à une baisse d’environ 17 %, indique Hélène Bégin, économiste principale. Les réductions de prix dureront jusqu’à fin 2023. “Ce qui est frappant, c’est la rapidité avec laquelle le marché de l’habitation au Québec est passé d’une surchauffe à un retour à l’équilibre”, a-t-elle déclaré, expliquant les ajustements apportés à ses prévisions. Jusqu’à présent, la baisse des prix n’est que de 2 % au Québec par rapport au sommet, alors qu’elle est de 13 % en Ontario et de 9 % en Colombie-Britannique. « La correction au Québec a commencé deux mois plus tard que dans ces deux provinces. On commence tout juste à voir le début de la baisse des prix au Québec », dit Mme Bégin. INFOGRAPHIE LE TYPE Le marché immobilier

Forte augmentation du nombre de propriétés à vendre

Les statistiques sur le marché immobilier résidentiel de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal sont compilées par la base de données Centris et publiées par l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ). Il y a eu 3 080 transactions résidentielles dans la RMR de Montréal en juillet, en baisse de 18 % comparativement à 3 772 transactions en juillet 2021. Toutes les catégories d’habitations (maisons, condos, multifamilial) et toutes les zones géographiques sont touchées, y compris l’exception de la Rive-Nord. “Nous sommes toujours à des niveaux proches de ce que nous avons connu entre 2017 et 2019”, a déclaré Charles Brandt, économiste à l’APCIQ, dans une interview. Il n’y a rien de destructeur. Nous sommes toujours à de bons niveaux commerciaux. Mais par rapport à ce que nous savons [au début de 2022], nous ne sommes plus là. Les cas de solitude appartiennent pratiquement au passé, ajoute-t-il. La hausse des inscriptions courantes s’est poursuivie pour un sixième mois consécutif en juin dans la région métropolitaine. Les inscriptions ont totalisé 12 668, en hausse de 28 % par rapport à juillet 2021. Avec la hausse des taux d’intérêt, les acheteurs ont plus de mal à répondre aux critères qui, selon M. Brant, expliquent la baisse de la demande. Avec le test de résistance exigé par l’Office of Financial Supervision, les emprunteurs devraient pouvoir obtenir un prêt hypothécaire basé sur 7-8% aujourd’hui. Tout est en place pour une baisse de prix et c’est déjà commencé. Dans un marché où il y a une offre excédentaire qui n’existe plus, il y a un effet de glissement. Nous verrons probablement une forte baisse des prix d’ici la fin de l’année, comme c’est le cas dans d’autres régions du Canada. Charles Brant, économiste à l’APCIQ “Une solution normale”, insiste-t-il, après son épisode de solitude folle plus tôt dans l’année. Le prix médian des maisons dans la RMR de Montréal était de 550 000 $ en juillet, en hausse de 10 % par rapport à la médiane de juillet 2021, mais en baisse de 5 % par rapport au sommet de juillet de 580 000 $. Avril Mai. Ailleurs au Québec, l’histoire est similaire. L’ampleur du ralentissement varie selon les régions. “Moins de reventes et plus d’inscriptions, tous ces marchés suivront cet élan, c’est imparable”, déclare M. Brant. PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE Il y a eu 3 080 transactions résidentielles dans la région de Montréal en juillet, en baisse de 18 % comparativement à 3 772 transactions en juillet 2021.

Au Canada

Les marchés immobiliers de Toronto et de Vancouver ont continué de chuter en juillet, les ventes et les prix des maisons ayant chuté pendant un autre mois, les prêts hypothécaires devenant plus difficiles à obtenir et les acheteurs attendant de voir jusqu’où les prix vont baisser. Dans la région de Toronto, les reventes de maisons ont chuté de 47 % en juillet par rapport au même mois l’an dernier et de 7,3 % par rapport à juin sur une base désaisonnalisée, selon le Toronto Real Estate Board. Dans la région de Vancouver, les reventes ont chuté de 43 % d’une année à l’autre et étaient de 23 % inférieures à celles de juin, selon la chambre immobilière locale. Les prix des maisons ont également continué de baisser dans les deux marchés les plus chers du pays, en baisse de 13 % à Toronto et de 12 % à Vancouver. Avec la Presse Canadienne